L'histoire :
En 1924, à Los Angeles, dans le quartier de Little Tokyo, le cadavre d'un japonais a été retrouvé, une entaille énorme parcourant tout son dos. Pour les policiers, il pourrait s'agir d'un crime raciste. Le lieutenant Duvivier est chargé de l'affaire et trouve à côté du cadavre un drôle de dessin, celui d'une chauve-souris. Le policier ne sait pas à quoi cela correspond et rentre chez lui une fois sa journée terminée. De sa fenêtre, il observe une vendeuse de fleurs, qu'il trouve très jolie... Le lendemain, un nouveau meurtre a lieu. Toujours le même profil de victime et toujours la même méthode. Alors que cette nouvelle journée est harassante en termes de travail, Duvivier rentre chez lui mais il prend peur lorsqu'il voit que la vendeuse n'est pas sur son stand. Il descend rapidement et fouine dans une rue à côté. Grand bien lui a pris car la dénommée Sissi était poursuivie par un asiatique assez grand et visiblement très fort lorsqu'elle montre le bleu que le type lui a fait au bras. Malgré la prolifération de meurtres, tout va pour le mieux pour Duvivier qui fricote désormais avec la jolie Sissi. Rapidement, ils parlent mariage, et celle-ci se retrouve même enceinte. Mais le type qui l'avait poursuivie autrefois rôde encore...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki ont trouvé l'art et la manière de maintenir en éveil l'intérêt de leurs lecteurs sur le long terme. Nous les avions vu à l'œuvre sur Pluto et sur 20th century boys, et sur Billy Bat ils poursuivent leur partenariat dans une série nébuleuse mais moins surprenante que les précédentes. Ce dixième tome caractérise pleinement ce qui nous plaît et ce que l'on reproche aux mangakas : Billy Bat dispose d'une narration ingénieuse et maîtrisée, d'un dessin léché, mais offre finalement peu de surprises aux habitués d'Urasawa et surtout peine à faire avancer son récit principal. La série ne cesse d'introduire de nouveaux personnages, tant et si bien que l'on pourrait imaginer sans mal que la série devienne un titre fleuve. Même si nous en serons sûrement loin, il faut dire que l'on poursuit les péripéties de Kinji sans s'attendre à d'immenses révélations. Cette fois, nous nous retrouvons en 1924 et apprenons combien l'époque était difficile pour les japonais aux USA. Le tout est intégré à une histoire d'amour ainsi qu’à une enquête pour meurtres. C'est assurément bien fait et, même si le dénouement est cousu de fil blanc, on apprécie la façon dont les auteurs mènent leur récit. Ce dixième volet de Billy Bat est très bon mais pas aussi surprenant qu'il aurait pu l'être.