L'histoire :
En 1924, dans le quartier de Little Tokyo à Los Angeles, Zofu débarque et cherche son maître. Sans le sou, il essaie d'échanger un dessin contre de la nourriture mais se fait refouler. Un éditeur japonais remarque cependant le coup de crayon de ce dernier et lui propose de lui offrir à manger en échange d'une bande dessinée. Alors qu'il se repaît d'un onden, Zofu tombe sur un article dans un journal où il apprend que son maître est la dernière victime d'un tueur en série ! Désemparé, il ne sait quoi faire et finit par être accosté par une jeune femme. Il s'agit de Sissi. Celle-ci l'a reconnu grâce au portrait dessiné par le maître. Elle lui raconte comment il est mort et surtout l'existence d'une bande dessinée inédite. Sissi conduit ensuite Zofu dans l'atelier du maître et lui donne les planches inédites. Le mangaka y voit une prédiction de son maître, celle où il se verrait mourir. Sissi lui confie aussi que les derniers mots du maître concernaient l'existence, non pas d'une, mais de deux chauve-souris aux intentions bien différentes. Elle lui évoque également sa demande : celle d'imaginer une autre fin pour son fils que celle que le dessinateur a entrevue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A force de jouer avec les temps forts et un rythme de croisière, Billy Bat semblait afficher certains signes d'essoufflement. Heureusement, Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki ont, semble-t-il, constaté eux aussi cela. Ils se plient donc en quatre pour corriger le tir ! Le reproche était simple : le récit principal ne progressait quasiment pas. Dans ce onzième volet, l'histoire navigue entre 1924 et 1964. Les événements intervenants dans la première époque ont des répercussions sur la seconde. L'idée est simple mais fonctionne parfaitement. Naoki Urasawa est un maître du découpage et le prouve une fois de plus. La différence par rapport aux précédents opus se trouve aussi dans le fait que Kinji et ses amis vont enfin de l'avant, que l'on en apprend plus sur le contenu d'un rouleau, et en plus, une nouvelle direction se profile pour eux. Si l'on ajoute à ça la courte apparition du machiavélique Chuck Culkin, d'Einstein et de Billy Bat, vous aurez suffisamment d'arguments pour plonger une fois de plus dans un scénario parfois malmené par son rythme mais convaincant. Comme en plus, les dessins sont quasiment exempts de tous reproches... Billy Bat repart sur de bons rails !