L'histoire :
Une concierge avertit la police pour dénoncer l’un de ses locataires qu’elle pense être un espion soviétique mais aussi un homme situé dans l’immeuble d’en face et qui ne sort pour ainsi dire jamais de son appartement. Les inspecteurs Reynolds et Hoffman se rendent chez ce dernier. Kevin Yamagata ouvre la porte. Très vite, les policiers comprennent qu’il est policier et que l’autre type, Chuck Culkin, est son assistant. Ils exigent de rester chez le dessinateur afin d’observer le logement d’en face où vivrait le soi-disant espion. En réalité, de l’autre côté de la rue, se trouve celui qui sera connu comme étant la figure officielle de Chuck Culkin. Il a été envoyé aux USA par Adolf Hitler pour populariser l’image de la chauve-souris. Or, à son arrivée en Amérique, il a constaté que le personnage existait déjà et qu’il faudrait la jouer serrer pour réussir sa mission. Lors de la présence des deux policiers dans l’atelier des auteurs, l’un d’eux prévient Kevin que son Billy Bat est une repompe d’un dessin qu’il a vu au Japon. Intrigué, le dessinateur choisit de s’y rendre. L’envoyé d’Hiltler espère bien profiter de cette absence pour réussir son coup...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’association Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki nous a déjà prouvé par le passé sa grande maîtrise du suspense et des machinations passionnantes. Billy Bat a usé durant ses premiers albums d’une narration très linéaire et de l’installation de nombreux personnages. Depuis déjà quelques opus, le récit a pris une autre tournure. En mettant en avant Kevin Goodman comme héros principal, les auteurs ont l’excellente idée de le confronter aux individus présentés dans la série auparavant. Qu’est devenu Smith ? Pourquoi Kiyoshi en a après le rouleau ? Les questionnements étaient nombreux et trouvent petit à petit leurs explications. Ce présent opus poursuit l’excellente dynamique des précédents et il se révèle même comme l’un des plus palpitants. Une véritable course poursuite s’installe entre un Kevin Goodman qui cherche à dessiner à l’avance ce qu’il va se produire et un Kiyoshi qui veut absolument trouver la chauve-série démoniaque. Les pièces du puzzle s’emboîtent parfaitement et font de Billy Bat une œuvre ambitieuse et qui pourrait très bien s’installer parmi les titres cultes de Naoki Urasawa, à côté de 20th Century Boys ou Pluto.