L'histoire :
Teru se réveille un peu engourdi, au milieu de l’obscurité la plus totale. Avec un effort de concentration, il se remémore que le train qui ramenait sa classe de voyage scolaire s’est mis à trembler dans tous les sens peu après être entré dans un tunnel. Le jeune homme en déduit que le train a du dérailler et, après avoir appelé en vain de l’aide, il tente péniblement de s’extraire des fauteuils qui le coincent. A tâtons et en pleurs, il progresse dans le wagon, sa main effleurant les cadavres de ses camarades. Il parvient ainsi à toucher le corps d’un de ses professeurs qui fumait : en fouillant ses poches, Teru y déniche un briquet. La flamme lui permet alors de constater que l’accident a tué tout le monde sauf lui. Il se dépêche ensuite de trouver une issue et, une fois dans le tunnel, se rend dans la cabine du contrôleur. Là, il trouve une lampe torche et s’en sert pour suivre les rails. Hélas, le tunnel est bouché des deux côtés par des éboulis : le train est pris au piège et lui avec ! Pire encore, il parvient à trouver une radio qui fonctionne à peine mais il entend parler d’état d’urgence : apparemment, les secours ne sont pas prêts d’arriver...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le temps qu’on l’attendait, on peut enfin découvrir cette nouvelle édition de Dragon head, qui inaugure au passage la collection Graphic de Pika. Piqure de rappel pour ceux qui en ont besoin : un train qui ramenait des collégiens à Tokyo subit un accident et seuls trois élèves vont survivre à cette horreur, mais ils se retrouvent coincés dans un tunnel sans lumière et très chaud, et sans aucune nouvelle de l’extérieur. C’est ainsi que débute ce huis clos et le mangaka nous livre ici une histoire qui fait froid dans le dos de par son côté réaliste et une ambiance oppressante et paranoïaque. Pour l’instant, Teru et les deux autres survivants tentent (brièvement) de découvrir ce qui leur est arrivé, de voir s’il n’y a pas d’autres personnes encore en vie et, surtout, ils essayent de survivre sans céder à la panique. On est facilement pris dans l’ambiance, la peur des personnages se faisant parfaitement bien ressentir, mais on est également curieux de savoir ce qu’il s’est passé et comment est devenu le monde extérieur car il semble bien que la catastrophe soit au moins d’ordre national. Cette réédition, grâce à son format plus grand qu’un manga classique, propose des planches qui nous permettent de mieux apprécier les graphismes du mangaka, mais on notera par contre que la qualité du papier reste assez moyenne. Les cases, souvent fournies, sont disposées de manière dynamique et l’environnement des personnages est d’autant plus inquiétant qu’il y a constamment un tramage de fond sombre ou de l’encrage noir en arrière-plan. En plus d’avoir des silhouettes réalistes, les protagonistes se révèlent expressifs et parfois inquiétants. Ce premier volume est donc une bonne occasion de découvrir la série, ou de la redécouvrir pour les fans de la première heure : dépêchez-vous de plonger dedans !