L'histoire :
Un tremblement de terre particulièrement violent secoue le tunnel et tout commence à s’effondrer autour du train. Suivant ce que lui a dit Teru, Ako se dépêche de se rendre à la gaine de canalisation. Avant de pénétrer à l’intérieur, la jeune fille se retourne une dernière fois et aperçoit une inquiétante ombre géante dans la vapeur, juste avant que Teru ne la rejoigne. Tous les deux entrent alors dans la gaine et se mettent à ramper avec l’énergie du désespoir, ce qui les sauve de l’éboulement qui écrase tout autour du train. Néanmoins, ils ne sont pas tirés d’affaire pour autant car ils atterrissent dans un autre tunnel. A bout de force et désespérée, Ako tombe à genoux : elle ne veut plus avancer et souhaiterait mourir plutôt que de vivre plus longtemps ce cauchemar. Teru quant à lui avance un peu plus et, au bout d’un moment, perçoit du vent en provenance d’un autre tunnel : et si la sortie était proche ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès le deuxième chapitre, Teru et Ako trouvent enfin la sortie du tunnel et l’action se déplace alors dans une centrale de purification d’eau abandonnée. Un peu à la manière d’un jeu vidéo, les deux personnages vont ensuite acquérir une carte des lieux et tenter de trouver une sortie, comprendre ce qui est arrivé et voir enfin la lumière du jour. Hélas pour eux (et pour nous aussi), on n’apprend que peu de choses sur ce qui s’est passé en dehors, les quelques bribes d’espoir et d’explications que dissémine l’auteur étant peu nombreuses et souvent caduques. Nos sentiments fluctuent au même rythme que les personnages, allant de l’espoir à la frustration en passant par la colère, et on est dévoré par le suspense. Le récit prend une autre tournure mais reste dans le même ton tragique et angoissant : la paranoïa ambiante et la sensation de claustrophobie cèdent désormais la place à la culpabilité d’avoir survécu, la colère, l’abandon et le désespoir dès lors que Teru et Ako débarquent dans ce qu’ils appellent « un monde de mort » qui n’est pas sans nous rappeler La route (le roman de Cormac McCarthy adapté au cinéma en 2009). Plus que jamais, la noirceur des graphismes souligne les ténèbres dans lesquelles sont plongés Teru et Ako, aussi bien à l’extérieur que dans leur cœur, et le relatif réalisme des traits renforce l’immersion. Avec ce troisième opus, Dragon head nous démontre que l’espoir et la lumière ne se trouvent pas forcément au bout du tunnel, et pourtant on ne demande qu’à lire la suite de toute urgence !