L'histoire :
Le Seigneur Midas se montre généreux avec Terrence et ses amis qui ont réussi à détruire le Paradysio à Kazinopolis. Il donne en effet à Terrence le « Golden Eye », la faculté de voir la « Golden Line », la route directe qui mène à Edénia. Cependant, l’équipée doit d’abord aller chercher la cloche d’or s’ils veulent avoir une chance de pénétrer dans Edénia, et cet objet magique se trouve dans le Royaume des Chats. Arrivés là-bas, Savane, Terrence, Eve et Sabba vont accumuler les aventures étranges et farfelues. Terrence va aussi faire une rencontre déterminante : Charly, son double négatif en tant que jeune contrôleur du feu ! Le plus ironique est que Charly fait aussi son apparition dans le monde réel puisqu’il s’agit d’un ami d’enfance de Lydia ! Cependant, le plus terrible reste à venir : le plus dangereux des guerriers, le contrôleur de feu numéro un, Attila, est déterminé à réduire le Royaume des Chats en cendres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le récit s’accélère avec l’apparition de Charly, l’ennemi de Terrence, à la fois dans la réalité à Montpellier et dans l’imaginaire de Dreamland. Cependant, la force du récit réside sur une nouvelle exploration foisonnante : le Royaume des Chats. Reno Lemaire laisse voguer son imaginaire en créant des personnages totalement déjantés : le Roi Chat avec une âme d’enfant, les gardes du corps titanesques... mais le clou du spectacle reste ce Chat sadomasochiste impressionnant : le Chat Percé qui tatoue (torture ?) avec ses griffes ! Les situations sont ainsi souvent cocasses et Reno multiplie les moments grotesques comme le marché où Sabba doit payer de la drogue avec son... bras ! Il s’amuse également à faire des clins d’œil cinématographiques parfois un peu gros : le Chat marchand imite le visage mielleux du Chat Potté, Attila a le sourire effrayant de Prince Charmant dans Shreck 2 (encore !), et les héros critiquent même l’adaptation de Dragon Ball au cinéma ! Pourtant, Reno Lemaire confond parfois clin d’œil et gros effet : ainsi, le langage se débride totalement et choque parfois. La présentation est truffée de vocabulaire familier et Chat Percé multiplie les gros mots. Même si l’on peut comprendre que l’auteur se lâche, on est malheureusement plus proche du mauvais goût que des plaisanteries potaches de d’habitude. Cela dit, l’ensemble reste stimulant et la série, même si elle diminue petit à petit en symbolisme et réflexions, enchaîne avec enthousiasme les péripéties et les combats. Le dessin est toujours aussi efficace et l’on sera soufflé par les premières pages magnifiquement mises en couleurs, comme le veut la tradition de chaque tome. Le final avec l’apparition tonitruante d’Attila est graphiquement jubilatoire. Ce personnage diabolique (qui, comme son homologue historique, laisse un paysage dévasté après son passage) promet un suspense terrible pour le prochain épisode. D’autant plus que Terrence semble avoir pris une nouvelle aura après son passage entre les griffes du Chat Percé : en effet, seuls les grands Voyageurs ont eu le privilège de se faire tatouer par ce chat tortionnaire... A suivre, donc !