L'histoire :
Le coffret regroupe les tomes 1, 2 et 3 dans leur version « remasterisée » :
- Feu (tome 1) : Terrence est un jeune montpelliérain de dix-huit ans. Il a perdu sa mère dans un incendie alors qu’il n’avait que sept ans. Aujourd’hui, c’est la triste routine d’un élève médiocre: il va au lycée Mass de Tesse et doit supporter son boulet de frère, Ben, qui est dans la même classe que lui. Seule distraction : la belle Lydia. Cependant, Terrence n’arrive pas à lui déclarer sa flamme. Il est sûr de n’avoir aucune chance avec elle, d’autant qu’il est mauvais à l’école. Pourtant, en dormant, il fait un rêve étrange : des feux follets l’attaquent, mais il arrive finalement à dominer sa phobie du feu. Sa faiblesse devient alors une véritable force et il devient ainsi officiellement un voyageur dans un monde totalement nouveau : Dreamland !
- Dualité (tome 2) : Terrence est dans l’impasse. Au lycée, c’est la galère : il pense que Lydia n’est pas intéressée et il tente désespérément de se faire une raison. Sous les conseils de Savane, il se force à trouver une autre fille mais Lydia occupe toutes ses pensées. Ce n’est pas non plus l’extase dans le monde des rêves : il atterrit en plein Royaume des cauchemars alors qu’il tentait de protéger un voyageur. Terrence doit faire face à un Seigneur cauchemar des plus crépusculaires, et ses chances d’en sortir vivant sont plus que minimes...
- Chemin(s) (tome 3): Shun, jeune contrôleur de glace et ami de Terrence, passe une nuit avec la magnifique Previce, Seigneur cauchemar des glaces. La belle créature est persuadée que Shun va bientôt jouer un grand rôle dans son armée pendant la guerre qui se prépare. Pendant ce temps, un soldat d’Asmodheus, Seigneur des Enfers et du feu, tente de chercher le nouveau contrôleur du feu, Terrence ! Il finit par le retrouver dans Delirium City. Terrence est surpris de reconnaître celui qui le cherche : il s’agit de Neil Carrence, son professeur de philosophie dans le monde réel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En pleine confection du tome 10 de la série, Reno Lemaire décide de republier les tous premiers tomes de Dreamland, en version « remasterisée ». Il explique dans la préface du tome 1 remanié que Dreamland a eu du succès Outre-Atlantique, l’occasion pour lui de relire ses débuts. Peu satisfait du travail graphique de ses premiers opus, il décide alors de retravailler le noir et blanc. Il faut bien avouer que le rendu de ces nouveaux volumes est beaucoup plus attractif. Les premiers tomes de départ étaient chargés de hachures et le noir et blanc était assez peu mis en valeur. Reno épure ici son style en gommant les hachures et en y ajoutant des aplats gris pour les ombres, ce qui rend son trait percutant et puissant. Cette refonte ne concerne que le dessin : aucune page n’est changée dans le texte. C’est pourtant l’occasion de redécouvrir un univers manga à la française des plus détonants. Marqué par l’univers de One Piece, Reno emprunte à la fameuse série de pirates son rythme nerveux et sa créativité. En effet, l’idée de mettre en parallèle le monde des rêves et la réalité est une source d’inspiration infinie, d’autant que les voyageurs de Dreamland tirent leur pouvoir de leur phobie dans le monde réel ! Ainsi, l’on découvre avec ravissement des pouvoirs totalement incroyables ou des univers délirants semés de créatures improbables. Comme dans One Piece, l’humour est également au rendez-vous avec Terrence et ses tentatives désespérées d’approcher les « choukettes » (les belles filles selon l’expression du sud) de Montpellier, ou encore l’arrivée de Sabba, personnage le plus bouffon de la série. On passe sans transition de moments d’humour dans la réalité à des combats furieux et dangereux dans le monde des rêves. Cet incessant va-et-vient entre le quotidien de Montpellier et la vie à Dreamland est passionnant et Reno croise parfois avec beaucoup d’habileté les deux mondes. D’autant que certaines scènes sont remplies d’émotion et restent des moments inoubliables : la vie d’Eve et de Lydia, sublime peinture du quotidien de jeunes filles avec leurs doutes et leurs petites passions, ou encore l’amour profond de Terrence pour Lydia décrit avec beaucoup de poésie. Jouant sur tous les registres, Reno offre trois premiers tomes superbement maîtrisés et prenants. Le « ravalement » graphique permet de hisser le dessin au niveau du scénario : un niveau très élevé.
