L'histoire :
Une antique civilisation orientale fait mention d’une île sacrée où l’on honorait les esprits. Depuis, les criminels sont envoyés là-bas : certains voient cela comme un salut, d’autre comme une prison. Lors de l’arrivée des premiers occupants, tout le monde pensait qu’ils s’entretueraient. Pourtant, l’équilibre fut préservé et les îliens firent de la violence une loi de la nature. Aujourd’hui, les citadins ont oublié l’existence de cette île. Enfin, pas tous. Le dirigeant du groupe Kuriger Haim a suspendu depuis une dizaine d’années l’exil des criminels mais y pense encore. Aussi, lorsqu’un monstre très particulier, le « ghostface », vient voler un produit expérimental avant de repartir sur l’île, le dirigeant du groupe envoie ses troupes d’intervention pour récupérer le produit et éliminer tout témoin de l’affaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous avez eu l’occasion de lire Priest (Tokebi), vous connaissez déjà l’univers nerveux de Hyung Min-Woo : pour les autres, voilà une bonne occasion de vous y mettre ! L’auteur nous présente un univers très masculin, où la force est le seul indicateur de valeur, et où différents partis s’affrontent pour une domination. Ainsi, un groupe d’élite doit récupérer un produit expérimental sur une île où les pires criminels vivent dans un équilibre fragile qui repose sur la force brute. D’entrée de jeu, on assiste à un massacre au moment du vol et les le scénario nous fait comprendre que ce ne sont que des préliminaires. Jusqu’au bout, des personnages tous plus sanguinaires, violents et puissants les uns que les autres, se battent dans un esprit proche des romans chinois de cape et d’épée (de l’aveu même de l’auteur). Le produit expérimental ne sert finalement que de prétexte pour déclencher la lutte de pouvoir et le récit s’oriente rapidement vers une recherche de la quintessence de la force. Que ce soit le contexte politique, le choix des couleurs et des décors, ou la façon dont est organisé le scénario, tout rappelle une BD d’anticipation à l’ancienne (ou des 80’s) : cela dégage un côté nostalgique non dénué de charme et qui fera son petit effet. Quant aux dessins, les planches en papier épais sont noires pour renforcer l’ambiance, les couleurs sont vives mais froides, les personnages ont les traits durs avec des muscles très saillants. Voici au final un titre particulier, impitoyable, violent et viril : vous êtes prévenus !