L'histoire :
Désormais installé en tant que professeur à part entière, Eikichi Onizuka, ancien voyou notoire, n’hésite pas à donner de lui-même. Il s’est même fait tirer dessus par Teshigawara, un professeur devenu cinglé. Seulement, l’ancien loubard voit d’un bien mauvais œil de rester alité dans un lieu qu’il juge particulièrement désagréable comme l’hôpital. Il s’enfuit donc et s’incruste dans une émission télévisée dans laquelle des professeurs répondent à diverses questions. Le problème est qu’Eikichi se fait remarquer en avouant qu’une de ses bêtises de jeunesse est d’avoir failli enterrer une élève qu’il pensait morte dans la forêt. Cette révélation provoque un véritable tollé et Onizuka est expulsé des studios. Le pire est à venir puisque cette boulette est remontée aux oreilles du sous-directeur Ushiyamada. Asuza conseille alors à Onizuka de profiter des quatorze jours de vacances pour être discret, car s’il remet les pieds à l’école, il sera viré ! Ne trouvant personne chez qui squatter, Eikichi quitte Tokyo et retourne à Shonan. Là-bas, il rencontre une jeune femme s’occupant d’un centre d’accueil pour jeunes en difficulté. Celle-ci n’arrive pas à les maîtriser et aurait bien besoin d’un coup de main. Comme elle est fort jolie, Onizuka se propose de l’aider…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est au début des années 2000 que les amateurs de mangas ont découvert l’un des personnages les plus attachants mais aussi les plus barrés qui soit avec la série GTO. Eikichi Onizuka est un voyou patenté de 22 ans qui rêve de gloire, de filles (il est toujours puceau) et qui n’a jamais peur d’une bonne petite baston. Ce héros un peu particulier s’imagine alors un jour devenir professeur et ainsi pouvoir draguer les élèves. Par un véritable coup de chance, il finit bel et bien par embrasser cette carrière avec force et détermination. Grâce à ses méthodes d’éducations peu orthodoxes, ses élèves, eux qui étaient soit en échec scolaire soit mis à l’écart du système, acceptent même petit à petit de reprendre les cours. La série de Tôru Fujisawa a montré durant 25 albums des qualités énormes : un sens de l’humour irrésistible, de l’action à foison, de l’émotion, et surtout une véritable réflexion sur la société japonaise. Alors que le mangaka avait choisi de se lancer dans d’autres univers (Tokkô flirtait avec l’horreur, Rose Hip donnait dans le gunfight, Momoider dans le sentaï), il est finalement revenu sur son personnage fétiche avec GTO - Shonan 14 days. Cela n’a rien d’étonnant car Eikichi Onizuka est un personnage que l’auteur porte depuis des années. Avant GTO, Fujisawa avait créé Shonan Junaï Gumi (sorti en France après GTO et renommé Young GTO), une série de 31 opus qui racontait la jeunesse de ce drôle de héros. Alors qu’en est-il de ce titre post-GTO ? L’histoire reprend là où le mangaka avait laissé son héros vers le milieu de la série, durant un laps de temps non raconté jusqu’ici. Onizuka est à l’hôpital pour avoir reçu une balle tirée par le professeur cinglé Teshigawara. Détestant ce lieu, il s’enfuit et commet une nouvelle bourde. Le problème est que cette fois-ci, il doit prendre le maquis durant 14 jours ! Et quoi de mieux que de retourner dans sa ville d’origine de Shonan ? Rapidement (à la descente du train), il rencontre une jeune femme qui gère un centre d’accueil pour jeunes en difficultés et, comme celle-ci a du mal (et surtout des atouts physiques), il accepte de l’aider ! Evidemment, Eikichi se retrouve au milieu d’un foyer où les enfants ont tous des traumatismes ainsi que leurs propres façons de gérer les éventuels sévices subis par le passé. Si, dans le fond, Tôru Fujisawa n’innove pas totalement (il reste dans la lignée pure de GTO), il le fait néanmoins avec un talent que l’on pourrait qualifier à présent d’habituel. Les personnages sont attachants, voire intrigants, et surtout Onizuka fait du Onizuka ! Si cette formule aurait pu se montrer lassante, l’auteur réinjecte un certain vent de fraîcheur à son titre en le délocalisant. Moins irrévérencieux, l’humour joue moins la carte de la provocation que par le passé. L’ensemble se lit donc avec un véritable plaisir, pour peu que l’on apprécie la série à l’origine. Quant à ceux qui ne connaitraient pas encore GTO, ils ne seront pas déstabilisés très longtemps car dès les premières pages passées, on devient vite accroc. Les dessins de Fujisawa sont de leur côté toujours aussi agréables et réguliers. Avec GTO - Shonan 14 days, l’auteur fait grandir encore un peu son personnage et même s’il atténue (pour l’instant) son côté fou-fou, il demeure toujours aussi charismatique et drôle. Un début très prometteur en tout cas...