L'histoire :
Le massacre de l’hôpital n’en finit pas et le taux de synchronisation des différents esprits de Tetora commence à beaucoup faiblir, ce qui en ralentit le corps, toujours pris au milieu des combats. Pendant ce temps, l’inspecteur Sasayama continue d’apprendre tous les pans de la vérité que le vieux Shimizu a pu découvrir au cours du temps et qu’il est en train de lui transmettre dans sa voiture. Il vient d’apprendre que c’est Wakana qui a tué son propre père, Lucy Monostone, alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille, mais le plus terrifiant est encore à venir. Shimizu lui explique en effet qu’il pense connaître le but ultime de Wakana. En fait, il ne croit pas que cette dernière suive les plans de l’organisation Gakuso, mais qu’ils ne sont qu’une étape dans son parcours. D’après lui, la jeune femme voudrait en réalité étendre son influence sur le monde entier avant de viser purement et simplement l’extinction de la race humaine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A force d’attarder longuement le récit sur l’attaque de l’hôpital et même s’il entrecoupe cela de beaucoup de révélations, le scénariste a réussi cette fois à perdre notre attention. Non seulement la lecture de ce volet, après plus d’un an d’attente, se montre donc décevante car la situation avance à peine (et les tomes précédents étaient du même acabit !), mais en plus les explications qui nous sont données sur les motivations d’Isono Wakana ne sont pas vraiment convaincantes. En bonus, on nous sort aussi que Lucy Monostone aurait eu un fils sans le savoir après la naissance de Wakana, et cela nous fait un peu l’effet d’un lapin sorti d’un chapeau, rebondissement magique qui permettra plus tard un deus ex machina facile et stéréotypé... Pour le reste, la scène d’attaque de l’hôpital est rallongée encore et encore après que quelques pages un peu psychédéliques aient ouvert ce volume. Seule la fin du tome marque un tournant, mais trop tard car le mal est fait : on a véritablement l’impression d’avoir purement et simplement perdu plusieurs années d’attente pour quelques maigres révélations somme toute peu impactantes. Graphiquement, si la mise en scène reste toujours très bien gérée et les planches très travaillées, notamment avec toujours cet encrage qui joue en permanence sur les contrastes de noirs profonds et de blancs immaculés, on est pourtant là encore un peu déçu. Sachant de quoi est capable le mangaka, on regrette qu’il ne nous aide pas à faire passer le temps de lecture d’un scénario à rallonge grâce à des planches au top niveau. Au lieu de cela, il se contente de pages qui ne sont « que » d’un bon niveau, mais où rien ne vient réellement nous accrocher l’œil. Certes, on a encore droit à pas mal de morceaux de corps qui volent, se font découper ou se désintègrent, et même à une grosse paire de seins ! Mais rien dans ce fan-service facile n’arrive à compenser cette lenteur exaspérante du déroulement des événements. Avec ces révélations de niveau série B et des dessins qui ne nous sortent plus de notre torpeur, on se demande si les auteurs n’auraient pas perdu avec le temps la flamme qui les animait au début de la série, tout comme on se demande si on veut encore vraiment continuer cette dernière des années durant à ce rythme-là pour un résultat qui pourrait bien être de plus en plus décevant.