L'histoire :
En ce moment, Yuki fait des rêves étranges où il se voit en femme dans les bras d’un homme s’appelant Luka. Yuki est un lycéen modèle : il vit à l’orphelinat où il s’occupe des plus jeunes, fait des petits boulots et cherche déjà un appartement car il ne veut être un poids pour personne. Pourtant, ce matin encore, Yuki a reçu une lettre de menace, mais il n’en tient pas compte. Sur le chemin du lycée, des voyous maltraitent un homme et Yuki, qui pratique les arts martiaux, s’interpose physiquement, mais il est perturbé au moment où il touche l’un des voyous. En effet, le jeune homme possède un pouvoir étrange qui lui permet de voir les sentiments des autres. Heureusement, un jeune homme et sa sœur lui viennent en aide avant de lui dire « au revoir » d’une façon laissant entendre qu’ils vont bientôt se revoir. Au lycée, Yuki tente de parler à son camarade de classe Uzuki mais ce dernier le rejette violement, Yuki ressentant la haine du jeune homme à son égard. Yuki aimerait qu’ils redeviennent les amis qu’ils étaient au collège, avant que Yuki, ayant pris connaissance des traumatismes du jeune homme par hasard grâce à son pouvoir, ne tente de le réconforter. Dès lors, Uzuki s’est senti misérable et s’est mis à détester le garçon. En rentrant à l’orphelinat, Yuki traverse une route lorsqu’il se trouve soudain paralysé. Regardant autour de lui, il croit apercevoir Uzuki non loin mais il n’a pas le temps de s’y attarder car une voiture fonce sur lui. Fort heureusement, un inconnu se jette sur Yuki et le sauve in extremis. En discutant, Yuki a l’étrange sensation de déjà connaître cet homme, et il lui parle même de son pouvoir... Le soir même, un autre homme se présente à l’orphelinat et dit être de la famille de Yuki dont il vient de retrouver la trace suite à la mort du père de ce dernier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Uragiri, sous-titré de manière un peu ridicule La trahison connaît mon nom, est une œuvre fantastique qui prend cadre dans le Japon actuel où Yuki, lycéen orphelin et doué d’un pouvoir d’empathie extrêmement développé, découvre soudain qu’il fait partie d’une « famille » d’êtres se réincarnant depuis un millier d’années, en lutte contre des démons qui pervertissent des humains dans le but de détruire le monde. Ne présentant aucune originalité, le titre ressemble a une resucée du début d’Angel sanctuary mixée avec un peu de Please save my earth. Non seulement il n’y a aucun suspense, mais en plus les personnages sont tous très stéréotypés, manquent sévèrement de charisme, et pour ne rien arranger, se ressemblent tous à deux ou trois exceptions près. Le développement du scénario est une catastrophe d’un niveau rarement vu jusqu’ici : plutôt que d’introduire naturellement les éléments et les explications pour mettre en place son background petit à petit et de manière compréhensible, la mangaka utilise des notes de fin de volume qui révèlent une tonne de choses (en trop) et sont tellement mal pensées qu’elles donnent immédiatement l’impression qu’on est en train de lire la suite d’une autre œuvre sans que personne n’ait auparavant pensé à nous prévenir. Pourtant, il n’en est rien, et ce système fait encore plus de mal que cela car, non seulement le lecteur se sent totalement largué malgré toutes les explications qu’on tente de lui donner, mais en plus cela détruit complètement le rythme de l’histoire et empêche l’immersion. La lecture est donc littéralement un calvaire puisqu’il faut s’arrêter à chaque fois qu’un nouveau nom - ou mot ou concept - fait son apparition (c'est-à-dire très souvent, parfois plusieurs fois dans une même page) pour se reporter au lexique de fin, et les graphismes ne font rien pour aider à supporter cela. Ceux-ci proposent comme on l’a déjà dit des protagonistes qui se ressemblent un peu trop, mais aussi qui sont principalement des bishônen qui prennent la pose et s’habillent de façon stéréotypée, ce qui n’arrange pas les choses. Le trait de l’auteur est fin et a un rendu correct, mais manque cruellement de personnalité. Le tramage est très présent mais le choix des motifs n’est pas toujours très judicieux. Les décors sont quant à eux souvent réduits au strict minimum, quand ils sont présents, et se montrent donc parfaitement inintéressants. Quant aux scènes d’action, elles ne sont pas des plus lisibles. Même la couverture et les illustrations couleurs rendent mal : les couleurs ont un rendu délavé, les incrustations dénotent avec le reste (les roses de la couverture derrière le dessin principal), et on a également droit à une impression de flou. Si tant est qu’on arrive à terminer la lecture de ce premier volet, les bonus de fin sont là pour achever le lecteur : on y apprend notamment que la mangaka ne sait pas où elle va avec son scénario et demande à ses fans de lui envoyer des pistes pour la suite, ce qui, présenté comme cela, est assez pathétique. Avec un début confus, ennuyeux et complètement dénué d’originalité, et des graphismes fade, Uragiri est donc un titre à fuir à toutes jambes. Quitte à lire une histoire avec ce type de scénario, on préférera se retourner vers les classiques qui l’ont - consciemment ou pas - inspiré, œuvres de Kaori Yuki et de Clamp en tête de liste.