L'histoire :
Elodie, 19 ans, vient de rater ses partiels d’école de commerce. Ses parents ont des problèmes d’argent et Elodie ne veut pas être un poids pour eux : elle ne peut pas se permettre de repiquer son année et continuer de payer l’école. En fait, elle n’est même pas sûre qu’elle devrait continuer dans cette voie ni même qu’elle réussira ses examens la prochaine fois. En rentrant chez elle, elle assiste à une dispute entre la concierge et un visiteur, Vincenzo, qui gare régulièrement sa moto dans la cour. En s’énervant contre le jeune homme, la femme fait un malaise, et Elodie appelle les secours. Peu après, elle apprend que la gardienne va être remplacée, et elle décide de postuler : cela lui fera de quoi payer ses cours pour soulager ses parents, elle ne payerait plus de loyer, et elle aura le temps de réviser. Son rendez-vous pour l’entretien d’embauche est programmé le lendemain à 9h. Seulement, Elodie a déjà un rendez-vous à la même heure avec un nouvel arrivant dans l’immeuble, à qui elle avait promis de venir ouvrir le portail pour son emménagement. Le jeune homme lui a tapé dans l’œil mais, tant pis, le job passe en premier : elle demandera à un autre voisin d’être là pour lui ouvrir. A l’agence, elle croise Vincenzo, lui aussi venu pour le poste de concierge. Visiblement, le jeune homme a besoin d’argent, mais son comportement agressif envers Elodie n’est pas du meilleur effet, et c’est elle qui obtient le poste. En revenant à l’immeuble, elle va voir le nouvel arrivant, Daniel, pour lui proposer de l’aide, mais il ne se rappelle plus d’elle. Pourtant, son nouveau poste de gardienne, qui est finalement plutôt épuisant et ne lui laisse pas vraiment la force de réviser, va l’amener à revoir Daniel et à rentrer dans son univers étonnant : celui-ci est créateur de mode et prépare un concours pour jeunes talents. En parallèle, elle découvre que Vincenzo travaille dans la pizzeria au coin de la rue, tenue par son frère. Seulement, le jeune homme a des ennuis avec des gens peu recommandables, et Elodie va en faire les frais en allant commander une pizza un soir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’occasion de la sortie d’Alchimia, le nouveau manga de Miya, scénarisé par Samantha Bailly, Pika ressort Vis-à-vis, l’ancien titre de l’auteur, l’un des premiers shôjo français (édité en 2008) - et surtout le premier à se passer en France, avec des français. Loin des titres très gnangnan qu’on peut parfois trouver, et mettant en scène des protagonistes d’un âge plus avancé que la moyenne habituelle (19 ans environ, au lieu de 14), Vis-à-vis propose au contraire un scénario qui s’ancre de plain-pied dans la réalité : les galères d’argent d’Elodie ou de Vincenzo, qui les obligent à prendre un travail qu’ils n’ont pas vraiment choisi, les relations compliquées, voire la manipulation... Les choses sont bien sûr un peu exagérées (ce n’est pas une chronique sociale après tout), mais on se laisse immédiatement prendre par les aventures d’Elodie, dont le caractère permettra à différents types de lectrices de se reconnaître ou tout simplement de la trouver sympathique. Elle se pose des questions sur son avenir, son orientation, tout en allant de l’avant, et n’est pas la cruche standard qu’on retrouve souvent dans ce type d’œuvre habituellement. Le triangle amoureux mis en place au départ est par contre assez classique mais il fonctionne bien et, de plus, il se transforme rapidement en carré... Le dessin de l’auteur est très soigné et fera mentir tous les détracteurs du manga à la française, souvent décrié comme étant d’un moins bon niveau. Les planches sont dynamiques, bien tramées, les personnages tous bien différents et charismatiques... Cela manque parfois un tout petit peu de décors mais c’est assez usuel dans un shôjo. Par contre, Miya s’éclate sur tout ce qui concerne la mode, les vêtements, les croquis et les robes de stylistes. En dehors d’une nouvelle couverture, cette réédition n’apporte rien d’inédit, mais si vous aviez raté le coche lors du premier tirage, c’est l’occasion de découvrir la série.