L'histoire :
Ce soir a lieu l’inauguration de l’exposition du jeune artiste Sadboi au musée d’Art contemporain. Sadboi a beaucoup fait parler de lui car il a un passé de délinquant. Certains s’offusquent de le voir chercher la rédemption à travers l’art, tandis que d’autres refusent d’être mis dans la même catégorie que lui. Lorsque Sadboi arrive au vernissage, il est accompagné de ses habituels amis mais aussi d’un russe inconnu. Lorsque l’évènement démarre, l’artiste Magnus Fergusson est amené ligoté sur un chariot. Celui-ci ne peut s’exprimer et voit bien que, malgré un certain malaise, les convives n’osent pas sortir. Quand Sadboi monte sur scène, il est trop tard, le hold-up commence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ses dessins vintage, Sadboi ne va pas séduire tout le monde. Néanmoins, le style est très graphique et les cadrages sont très soignés. Les personnages ont du charisme et leurs traits sont faussement simples. Mais ce n’est pas tout car les œuvres d’art représentées ont vraiment l’air de sortir d’un musée. Pour ce qui est du scénario, celui-ci commence presque par la fin : Sadboi participe à un hold-up lors de son propre vernissage avant de nous raconter sa triste vie, celle d’un enfant immigré qui a connu la guerre et n’a pas pu s’intégrer. Pourtant, il n’y a pas de misérabilisme et le jeune homme ne s’apitoie pas sur son sort. De même, il ne tombe pas dans la violence par accident, mais choisit de devenir délinquant, accepte pleinement son homosexualité et emprunte la voie artistique par envie et non par talent. La morale en prend un coup avec ce personnage qui incarne le mal et la violence avec fierté, revendiquant un mode de vie différent. C’est dérangeant mais ce n’est pas inintéressant car les idées développées sont en réalité assez novatrices et sont plutôt bien expliquées. Certains lecteurs seront probablement choqués par ce qui est revendiqué à travers le parcours de Sadboi, mais les autres y trouveront de quoi réfléchir à certains penchants de la société. A essayer !