L'histoire :
Japon, 1925. Au pied du versant sur du mont Yatsugatake, dans le département de Yamanashi entouré de montagnes, se trouve le village de Hemi. Tomoji est une jeune fille de 13 ans qui met une heure à pied pour aller à l’école. Sur le chemin du retour, elle prend son temps, pensant aux arcs-en-ciel et profitant du beau mois de mai. Au même moment, un jeune homme du nom de Fumiaki Itô prend des photos du somptueux paysage offert par la montagne. Il se rend ensuite chez la grand-mère de Tomoji pour la prendre en photo. Il est le petit-fils de la sœur de cette dernière. La grand-mère veut d’abord attendre Tomoji pour poser avec elle mais la jeune fille se fait attendre et, finalement, elle doit faire la photo toute seule. Fumiaki repart ensuite, croisant au passage Tomoji. Seulement, aucun des deux n’a fait attention à l’autre, et il va falloir attendre quelques années avant qu’ils ne se recroisent et que cela ne change leur vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En dehors de Les années douces, Jirô Taniguchi a toujours mis en scène des hommes : ici, c’est pourtant un portrait de femme qu’il nous propose, et pas de n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de la créatrice d’un temple que le mangaka et sa femme ont l’habitude de fréquenter. Ici, on a d’abord le droit à une introduction nous racontant la rencontre manquée de Tomoji et Fumiaki, avant de retracer toute la vie de la jeune femme jusqu’à leur véritable rencontre. On suit donc la vie de Tomoji de sa naissance jusqu’à son mariage, une vie où le bonheur n’a pas duré longtemps et où les épreuves et la mort se sont succédées. Le portrait de Tomoji est intéressant mais n’atteint pas hélas des sommets non plus : on est ému par la douleur des évènements mais la demoiselle nous communique peu de sentiments car elle ne livre jamais ses pensées. De plus, en arrêtant le récit au mariage, on ne connaît pas les raisons qui ont poussé la jeune femme à construire un temple. Le récit en devient donc presque banal et c’est assez dommage car on comprend bien que Tomoji a une force de caractère et une détermination indéniables. Graphiquement, Jirô Taniguchi produit des planches de qualité où les décors prennent autant de place que les personnages. Ces derniers ont comme d’habitude des traits réalistes qui les rendent d’autant plus vivant. Au final, même si le mangaka ne va pas jusqu’au bout de son portrait, ce titre reste une bonne découverte et vaut quand même le détour.