L'histoire :
Les yakuzas ont tendance à être un peu pointilleux sur la hiérarchie. Alors quand le jeune coq Karasawa, de Tôkyô, vient défier la Sannô, l'une des maisons yakuza les plus puissantes du Japon en humiliant son numéro 3, forcément cela ne va pas sans heurts. La responsabilité en incombe à Murasame qui doit régler l'affaire au plus vite pour ne pas perdre la face et se faire évincer de l'organisation. A croire que Karasawa a dressé les deux hommes l'un contre l'autre. Il se paie même le luxe de remédier à toute cette affaire seul en faisant payer au passage un autre chef yakuza. Au royaume de la manipulation, il semble que la Sannô ait trouvé à qui parler. Mais ce qui intéresse Karasawa avant tout c'est son quartier de Tôkyô où il agit en bienfaiteur désintéressé. Pourvu que personne ne vienne y semer le vent, nul n'a à craindre de tempête. Chose que va vite apprendre un jeune haut fonctionnaire zélé qui croit pouvoir profiter de Karasawa pour donner un coup de pouce à sa carrière. Ce dernier poursuit son ascension mais son passé mystérieux le rattrape quand deux tueuses en provenance directe de la cité des anges font leur apparition. Résurgence du passé ou nouveau coup bas de la Sannô ? Kara va bientôt le savoir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le premier volume donnait une vague impression de ne pas savoir où aller, ce second volume se place sur de tout autres rails. Son principal protagoniste, Karasawa, éclabousse l'histoire de son charisme. Son côté machiavélique doublé d'un altruisme et d'une naïveté sans peurs en font un personnage sympathique. On est ravi de le voir tenir tête aux gros bonnets de la Sannô et de voir avec quelle facilité il détourne toujours la situation à son avantage. Les intrigues politiques et mafieuses se succèdent sans devenir trop complexes, de sorte que même si de nombreux personnages interviennent on ne sent jamais perdu. Au contraire le duo Murasame/Karasawa ajoute une sorte de gaieté et d'imprévisibilité qui font de ce tome une vraie réussite. La réalisation sans être impeccable est de bonne facture à l'image du premier tome. Les personnages sont bien habillés et hommes comme femmes, on a toujours l'impression que le physique colle à leur personnalité. Du jeune roquet de la police avec sa coupe à la mode aux patriarches chinois, Ikegami dresse le portrait d'une faune variée où son héros ressemble plus au roi de la jungle qu'à une grue. Au final, ce volume nous accroche et nous transporte avec plaisir dans les bas quartiers de Shinjuku et c'est en attendant impatiemment le prochain tome que l'on referme celui-ci...