L'histoire :
1955, 10 ans après Hiroshima, l'empereur Showa entre dans sa 30eannée de règne. Le Japon d'après guerre est ruiné et ses habitants doivent faire face à la pauvreté et la famine tandis que le pays se remet doucement dans la voie de la reconstruction. Dans ces temps troublés, six jeunes gens font leur entrée pour divers crimes et délits dans la maison de correction de Shio. Agés de 16 à 17 ans, meurtris par la vie, Mario, Biceps, Suppon, Joe, Chou-fleur et Baremoto subissent leur première humiliation entre les doigts du médecin Sasaki. Ils rejoignent ensuite leur cellule où les attend leur ainé, Anchan, expert dans l'art de la mise au poing. Après la rage viendra l'accalmie mais les coeurs sont encore gros. Celui de Joe surtout dont la soeur Megu va être placée dans une famille d'accueil par une directrice d'orphelinat perverse. Risquant les représailles, ses compagnons de cellule l'aident à s'évader. La fraternité est un dangereux lien qu'Ishihara, gardien de son état, tolère encore moins qu'il ne tolère Anchan. Bien décidé à faire d'une pierre deux coups, il oeuvre dans l'ombre à briser son mouton noir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sombre, tendu, malsain, autant d'adjectifs pour qualifier ce manga, pour public averti, scénarisé de main de maître par George Abe. La mise en scène de la misère et la violence de l'univers carcérale des années 50 est aussi un biais pour mieux nous faire découvrir ce qui se passe en dehors de ses murs. A la découverte d'une période mal connue du Japon, les sept personnages sont autant d'histoires personnelles douloureuses à raconter, sans compter sur les employés de la prison aux actes révoltants. Tout cela confère à ce manga une ambiance particulière de noirceur éclairée de quelques rayons de soleil comme autant de brins d'espoirs auxquels les protagonistes peuvent se raccrocher. Kakizaki, au dessin, a su retranscrire à merveille cette atmosphère avec des encrages puissants et constrastés. Si bien que l'on prend presque plaisir à retrouver le soleil avec les prisonniers lors de leurs sorties. Les décors sont réalistes, tout comme les personnages, augmentant encore la crédibilité de ce manga qui n'en manque décidément pas. Plongez vous sans plus attendre dans l'univers de Rainbow et revivez les années noires d'un pays vaincu.