L'histoire :
Dans le japon d’après guerre, 6 adolescents échoués dans une maison de corrections malsaine et misérable ont fait la rencontre de leur vie. Anchan, d’une année leur aîné, est doué d’une droiture et d’une détermination qui les guident tous les sept dans le chaos de leur vie carcérale. C’est que nos sept délinquants sont les victimes d’un lynchage démesuré de la part du docteur Sasaki et du maton Ishihara, dont le sadisme et perversité confinent de plus en plus à la démence depuis l'évasion de 5 d’entre eux. La confrontation entre Ishihara, que la toxicomanie a plongé dans une folie meurtrière, et le charismatique Anchan, son ennemi intime, ne sera pas la seule épreuve qu’ils devront endurer au cours de cet épisode. Alors que nos sept adolescents se battent pour survivre, Sasaki tente de convaincre la police qu’Ishihara est un dangereux criminel en fuite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome réussit le coup de force de ne pas procurer au lecteur la compassion facile à laquelle pourtant tout le prédispose. A peu de choses près, l’histoire est une sorte de Princesse Sarah pour adultes dans un décor historique. Mais le talent du scénariste George Abe, qui s’inspire de sa propre expérience, fait la différence dans la maturité et la crédibilité des situations. Tous les aspects de l’histoire qui ne dépendent pas directement de la trame centrale sont travaillés avec soin. Bref, « ça sent le vécu ». Les sept héros paraissaient stéréotypés au début de la série, mais dans cet épisode (et le précédent) ils gagnent fièrement leurs galons de personnalités singulières. De même, les visages qui manquaient de finesse sont maintenant de véritables chef-d’œuvres de caractère, et dans cet opus c’est Ishihara qui est littéralement transfiguré sous les coups de plume du maître dessinateur Masasumi Kakizaki. En fait, c’est toute la série qui évolue dans le bon sens. Partie d’un concept moyennement original et un petit peu formel, Rainbow a brisé ses propres règles et laissé tomber les recettes du genre pour mettre l’aventure au premier plan. Les auteurs ont réussi le pari d’insuffler la vie à leurs personnages d’encre et de papier, et leur talentueuse création n’a plus besoin de superflu pour nous plaire. Rainbow fait mouche en allant à l’essentiel.