L'histoire :
19e siècle. Le monde a changé et connaît des révolutions industrielles, agricoles et du quotidien. Désormais, le monde n’est plus gouverné par Dieu mais par les hommes. Dans une ville, à la nuit tombée, le pasteur et sa femme entendent des pleurs d’enfants et trouvent un bébé abandonné dans une ruelle. Ils décident alors de le recueillir temporairement. Quelques années plus tard, les deux fils du pasteur se chamaillent beaucoup : Alex effectue toutes les tâches qu’on lui demande tandis que Zarathoustra préfère s’en prendre à lui. Les rumeurs selon lesquelles Alex a été abandonné commencent à aller bon train et Zarathoustra considère le garçon comme un voleur. De plus, Zarathoustra en veut aux hommes qui ne vénèrent plus Dieu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La célèbre œuvre de Nietzsche de 1883 a pour vocation d’abolir la doctrine morale judéo-chrétienne fondée sur les principes du Bien et du Mal : considéré comme un « 5e Evangile » par son auteur et controversé lors de sa publication, le texte se veut porteur d’avenir pour l’homme en le libérant d’un paradis inatteignable. Pour les néophytes en la matière, on découvre un monde où les hommes ne vénèrent plus Dieu et ne voient pas la nécessité de se rendre à l’église, qui ont perdu la foi et ne pensent qu’à eux. Deux enfants de pasteur connaissent alors une vie tumultueuse en se posant des questions sur Dieu et le paradis : Alex qui se méfie de la pitié des hommes, et Zarathoustra qui en veut aux autres pour leur rejet de la religion. S’il est vrai que les concepts de Nietzche et certains thèmes sont un peu trop survolés, l’histoire parvient à faire son effet quand même : les destins d’Alex et Zarathoustra sont intéressants et non dénués d’ironie, la narration fait preuve de fluidité, et on apprécie grandement de voir comment leurs vies vont s’opposer du début à la fin. On peut alors facilement s’immerger dans l’histoire et aborder simplement les thèmes de l’œuvre. Bien entendu, pour en apprendre plus, il faudra se plonger dans l’original, mais ce one-shot remplit bien son contrat : on comprend bien les choses et on ne s’ennuie pas un instant. Les graphismes, soignés et expressifs, donnent bien vie à l’ensemble et complètent le tableau comme il faut. On est donc très satisfait par cette adaptation manga : « ainsi parlait le bédien » !