L'histoire :
Chassé de son clan pour avoir préféré la fuite (et la vie) à une mort certaine, un jeune guerrier est jeté sur les routes en plein hiver. Une nuit de pleine lune, il épargne la vie d’un renard blanc, pourtant symbole de malheur, pris dans un piège. L’instant d’après, au détour d’une colline, une jeune femme lui apparaît : que fait cette demoiselle dans un endroit aussi désert ? Mystère. En sa compagnie fugace, Won-Sul du Hwarang va connaître le printemps, une saison magnifique où fleurit la vie, une saison que n’a jamais connu la belle So-Hyoul, elle qui naquît en automne… Des décennies plus tard, le temps d’un été lors de la Seconde Guerre mondiale, une jeune japonaise médecin tombe amoureuse de son patient et détenu coréen… A l’automne, un shaman assiste aux retrouvailles d’un couple d’expatriés coréens à L.A., le jeune homme sauvant sa promise des griffes de malfrats… Enfin, dans l’hiver d’un futur apocalyptique, un jeune homme s’éveille d’un sommeil millénaire, seul représentant de l’espèce humaine en compagnie de deux jeunes femmes revenues à la vie avant lui. Son amour décidera de l’avenir du monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce manhwa obtint en 2002 le prix de la meilleure bande dessinée en Corée ainsi que celui du meilleur script. Cette œuvre, bâti par Youn In-Wan, est celle d’une vie puisqu’elle fut écrite à divers âges. Elle est à la fois le fruit de premiers amours de jeunesse et le regard plus mâture d’un homme averti. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les histoires gagnent au fil des pages en épaisseur. 4 histoires donc pour quatre saisons qui composent une année, un cycle de vie bouclé par les retrouvailles du héros et du renard. La construction de l’intrigue paraît simple mais n’est-ce pas justement un signe de grande maîtrise ? Chacun des 3 premiers amours vécus naissent d’un souffle, d’une rencontre datée en des époques bien rendues. Ils sont marqués par la fatalité qui toujours les interrompt… Jusqu’à la 4e renaissance où le désir d’un homme l’emporte sur sa destinée (même si le choix du cœur hypothèque l’avenir). 4 saisons, 4 histoires pour 4 dessinateurs qui chacun, selon leurs talents, parviennent à suggérer une même ambiance romantique, presque nostalgique, une vrai dramatique. Heureusement et preuve de maturité, la « libre » morale de ces Déjà-vu ouvre optimiste vers un réel accomplissement. Les redondances du printemps, de l’été et à l’automne disent que l’amour ne se laisse pas saisir. Il ne se dicte pas. L’hiver régénérant affirme qu’il se vit dans l’instant comme s’il avait toujours été et sera de toute éternité. Finalement, la destinée de l’Homme se résume à aimer. Une œuvre poétique et belle, idéale, qui jette un pont entre les cultures sur un thème universel.