L'histoire :
Dans la lettre qu’il fait parvenir à la marquise de Merteuil, le vicomte de Valmont ne parvient pas à cacher sa joie. En effet, même si la présidente de Tourvel ne s’est pas encore donnée à lui, cela ne saurait tarder : la façon dont elle lui a crié de s’éloigner d’elle dévoile avec évidence qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour ne pas céder à la tentation. Pour Valmont, la victoire est imminente ! Hélas, l’aube qui suit l’envoie de sa correspondance, il est réveillé par son valet qui lui annonce que la présidente de Tourvel est partie dans la nuit pour Paris. Furieux, Valmont ordonne à son valet d’espionner la présidente. De son côté, la mère de Cécile écrit à la marquise de Merteuil qu’elle s’inquiète pour sa fille à tel point qu’elle envisage de lui proposer Dranceny comme époux. Merteuil décide alors d’aller lui rendre visite pour mieux manipuler Cécile et sa mère...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la présidente de Tourvel qui tente désespérément de fuir ses sentiments et une Cécile qui a perdu sa virginité, le vicomte de Valmont fait bien des ravages mais la marquise de Merteuil va le pousser à aller encore plus loin dans la cruauté avec ses victimes, exigeant des sacrifices de taille. Les stratégies de la marquise et du vicomte démontrent leur grande intelligence et leurs connaissances des autres mais donnent surtout lieu à des situations dramatiques, chargées aussi bien sentimentalement qu’érotiquement, et on reste subjugué par l’intensité générale qui s’en dégage. Les jeux de pouvoirs et d’amour sont mis en place avec une froideur implacable et il faut bien reconnaître que les manipulations sont aussi bien pensées qu’efficaces. De fait, que ce soit la cruauté des jeux, la naïveté de certains personnages ou bien encore le libertinage des autres, tous les évènements nous laissent clairement deviner que l’issue va être dramatique et, conformément au roman d’origine, c’est effectivement une fin tragique et inexorable qui attend tout ce petit monde (mort, réputation anéantie...). Que ce soit dans les passages de correspondance ou les moments vécus par les personnages, les textes au langage châtié nous immergent dans l’époque décrite et ne se montrent jamais rébarbatifs, grâce à une mise en scène plutôt bien sentie. Cette deuxième moitié de diptyque est donc à la hauteur de nos attentes et confirme la très bonne impression laissée par son prédécesseur : un chef-d’œuvre de la littérature parfaitement bien adapté en manga !