L'histoire :
Nana Kenzaki travaille en CDD dans une agence publicitaire. Son talent et son efficacité lui valent de voir sa proposition retenue dans la compétition interne de sélection de la prochaine campagne. Par contre, son sérieux et la jalousie de ses collègues lui valent également d’être isolée. En fin de journée, pour fêter sa réussite, elle se cherche un petit restaurant sympathique où passer la soirée. Malheureusement, celui qu’elle visait est complet et elle erre donc dans les rues de Kyoto à la recherche d’un autre endroit. Tous les restaurants sont pleins, mais elle découvre finalement un établissement pratiquement vide au fond d’une ruelle étroite. Celui-ci vient d’ouvrir, et le patron très bavard l’accueille auprès d’un unique autre client, un photographe. Très vite la conversation s’engage, et la fatigue nerveuse fait faire des remarques désagrables à Kenzaki. Sur le point de craquer, elle se reprend petit à petit en goûtant l’unique plat proposé, mais surtout en découvrant une bière artisanale, seule boisson là encore proposée par le patron. Kenzaki découvre alors qu’il existe autre chose que la bière fade et sans intérêt consommée par litres entiers par la plupart des gens. C’est un choc ! Tandis que la soirée avance, les discussions se font plus personnelles et tous les trois partagent un vrai moment de plaisir. Le patron, peu à l’aise avec la communication, leur fait alors une demande singulière à l’un comme à l’autre : devenir ses consultants pour l’aider à lancer son restaurant, en échange de bons repas et de consommations gratuites. C’est avec enthousiasme que tous deux acceptent et il est bientôt décidé de spécialiser l’établissement dans les bières artisanales...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le vin avait Les gouttes de Dieu, et justice est désormais rendue à la bière qui a désormais Songe d’une nuit ambrée comme ambassadeur de la bière au pays du manga. Dans un pays où la bière de table, formatée et sans saveur, est une industrie et une tradition chez les salariés après le travail dans tous les bars et restaurants où elle est servie par pichets de 2 litres en remplacement de l’eau, une oeuvre dédiée aux bières artisanales était non seulement nécessaire (et osons le dire, d’utilité publique), mais surtout une excellente idée. Encore fallait-il que le sujet soit bien traité, et c’est fort heureusement le cas ici : personnages attachants, bières originales (et véritables, chacune ayant droit à sa fiche de référence en fin de chapitre), accords avec la nourriture, explications sur la filière et ses acteurs, et compléments d’informations par une critique spécialisée dans le domaine, tous les ingrédients sont réunis pour notre plus grand plaisir. Le dessin, semi-réaliste, est agréable et se centre principalement sur les personnages, tout en se faisant plus précis lorsqu’il s’agit de représenter des mets ou des boissons. Cela manque un peu de décors, mais on consomme les chapitres sans vraiment y porter attention tant le sujet est bien traité et se montre passionant. On n’échappe certes pas à quelques grosses ficelles pour accrocher le lecteur dans ce premier volume et faire décoller l’intrigue, procédé classique, mais rien de bien méchant. Un très bon démarrage donc, qui intéressera tout autant les amateurs éclairés que ceux qui ne demandent qu’à en apprendre plus sur le sujet. Pas besoin de plus pour nous faire mousser, on en a l’eau la bière à la bouche, et on a hâte de se désaltérer du prochain opus.