L'histoire :
Pour répondre aux questions d’Aaron, Pamela et Belus lui expliquent qu’ils sont tous deux liés par un contrat : la liseuse de tarots doit réunir toutes les perles du collier de Berial afin de le lui donner, et son métier lui permet de parfois rencontrer des gens qui la payent avec ces bijoux. En plus des perles, le collier est aussi constitué de pierres précieuses et Pamela commence à raconter comment elle en est entrée en possession. C’était à l’occasion d’un voyage en Turquie, alors appelé l’Empire Ottoman, en 1529. Un sultan nommé Selim était venu la voir pour connaître son avenir et, tout en lui tirant les cartes, Pamela découvrit petit à petit le passé de l’homme. Alors adolescent, le seigneur avait rencontré un jeune grec fraîchement capturé et voué à devenir esclave. Tombé sous son charme, le sultan avait alors exigé de le garder à ses côtés pour l’intégrer à son harem. Le jeune Leart devint le favori de Selim qui lui enseigna de nombreuses choses : écriture, escrime… Bientôt, il en fit même un janissaire, puis un pasha, malgré les réticences de ses conseillers. Mais un jour, Leart demanda à Selim de lui permettre de revoir sa famille, ce que le sultan lui refuse. Peu après, ce dernier envoya Selim massacrer un village grec, femmes et enfants compris, et le jeune homme appris à son retour par la sultane favorite de Selim qu’il s’agissait de son village natal. Celle-ci, jalouse, lui avait menti, et Leart se révolta alors contre son sultan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux volumes assez faibles et qui avaient franchement du mal à lancer la série, ce troisième opus est enfin un peu plus consistant, que ce soit scénaristiquement ou graphiquement. Et, malheureusement pour l’héroïne, c’est surtout par le biais des histoires de ses clients ou des flash-back sur son passé que cela se ressent, et non pour ses aventures présentes. Du côté des dessins, on observe les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans les deux tomes précédents, mais l’ensemble gagne petit à petit en visibilité : le trait s’est amélioré en précision, ainsi que la mise en page, qui est désormais légèrement moins vide, et le tramage qui est nettement mieux utilisé. Par contre, il reste encore trop souvent ces décors au style photographie mal photocopiée ou ces cases où seul l’encrage est présent et où le blanc du vide se retrouve donc la « couleur » dominante. Pourtant, l’auteur joue très bien des contrastes dans d’autres cases à l’aide d’aplats de noir, et cela est donc d’autant plus perturbant de voir côte à côte ces images si bien mises en contraste et d’autres à peine travaillées. Du point de vue de l’histoire, l’intrigue du présent avance tout de même, mais ce sont néanmoins les flash-back qui ont la part belle. De surcroît, on notera malheureusement des problèmes d’adaptation avec des dialogues inversés ou des onomatopées non traduites (sauf dans quelques rares cas, une saute d’humeur du traducteur peut-être…). Ce qui est sûr, c’est que ni l’histoire assez spéciale et à l’ambiance étrange, ni les graphismes, eux aussi assez particuliers, ne feront l’unanimité. A prendre à l’essai avant de se lancer, donc.
