L'histoire :
Un soir de tempête, Kazuya se promène près du cap surnommé « le cou du sanglier ». Il y voit une lumière en contrebas et le lendemain, il descend la falaise afin de rechercher d’où pouvait provenir cette lumière. Il trouve alors une crevasse dans laquelle un bébé est assis au milieu d’algues. Le jeune fils de pêcheur décide alors de le ramener dans son village afin d’en prendre soin mais, à la vue de l’enfant, son père refuse en bloc l’idée de son fils tandis que sa mère voudrait le garder. La grand-mère de Kazuya, en voyant l’enfant, leur conseille de le remettre où il a été trouvé et ce, afin d’éviter la destruction du village. Seulement, la discussion est vaine, et le petit restera chez la famille de Kazuya. Mais des séismes commencent à se faire sentir, et le père de Kazuya décide alors d’aller voir le bord de mer. Sur place, il se rend compte qu’un tsunami s’annonce. Seulement, le village doit tout à la pêche, et les bateaux doivent être protégés si celui-ci veut continuer à prospérer. En allant ranger l’une des embarcations, le père se voit alors rattraper par les eaux et meurt noyé. Kazuya jure alors de se venger de cette mer assassine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Osamu Tezuka revisite la mythologie grecque à travers cette série prévue en 3 tomes. Son dessin typique, constitué d’un trait rond et d’une dynamique rapide des scènes d’actions, reste, malgré les années, une qualité gigantesque de l’auteur. Mais là où excelle véritablement Tezuka, c’est dans la narration. Celui-ci a toujours su proposer des thèmes fouillés et profonds, dissimulés sous une épaisse couche d’humour. Ainsi, des titres comme Ayako (chez Delcourt) ou L’histoire des 3 Adolf (chez Tonkam) sont venus hisser sa démarche à un niveau fort élevé. Alors, qu’en est-il de ce Triton ? Eh bien, le mélange entre la réalité et le fantastique est savamment mis en scène, réaliste d’un côté (le tsunami et les tremblements de terre), fantaisiste de l’autre (l’importance des dauphins). On dénote également un héros torturé, à l’instar de MW (chez Tonkam), par un acte qui le poursuivra toute sa vie. Au format bunko, décidemment très prisé pour les œuvres de Tezuka, ce premier tome de Triton est digne d’intérêt et mérite que l’on s’y attarde, car celui-ci, malgré le poids des années, reste d’actualité et montre le talent de son géniteur.