L'histoire :
C’est dans le Tokyo Megalopolis du futur que Goku, un ancien flic, exerce la profession de détective privé. Venu en visite dans son ancien commissariat, il apprend qu’un de ses collègues, son meilleur ami, vient de se suicider. Et ce n’est pas le premier : tous les membres de la section se suicident les uns après les autres et il ne reste maintenant plus que trois enquêteurs sur les sept d’origine, dont la belle Yôko. Goku ne croit pas une seule seconde que son ami se soit vraiment suicidé et interroge cette dernière sur leur dossier en cours. Celle-ci l’informe alors qu’ils mènent une surveillance de grande envergure pour tenter de coincer Genji Malone, un riche propriétaire d’hôtels et casinos qui serait aussi trafiquant d’armes. Accompagnant son amie sur le lieu de la surveillance actuelle du gangster où celle-ci doit relever les deux autres enquêteurs, Gokû et elle arrivent juste au moment où ceux-ci se défenestrent, apparemment volontairement. Décidé à agir avant qu’il ne soit trop tard, Gokû rentre le soir même par effraction dans l’immeuble surprotégé de Malone. Récupérant un plan en assommant des gardes, le détective se rend alors dans les appartements privés de l’homme, mais il se fait finalement avoir par une des armes sophistiquées de celui-ci alors qu’il venait juste de le trouver. Reprenant conscience dans une voiture lancée à pleine vitesse sur un pont, Gokû aperçoit une étrange créature bardée d’yeux sur le bord de la route et sent son esprit tomber en léthargie. Comprenant qu’il se fait hypnotiser, il décide alors de se crever un œil pour résister à ce pouvoir, juste avant que sa voiture ne tombe dans l’eau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Reprenant l’univers futuriste assez sombre qu’il affectionne particulièrement et qu’il mettait déjà en scène dans sa célèbre série Cobra (également chez Taïfu), Buichi Terasawa nous présente ici un héros à mi-chemin entre Son Gokû, celui de la légende chinoise avec son bâton magique, et un James Bond futuriste aux gadgets remplacés par un ordinateur presque tout puissant. D’ailleurs le bâton magique en question est présent dans une version futuriste en métal, s’allongeant lui aussi à volonté mais n’oubliant pas de tirer des rayons énergétiques. Le scénario ne dépaysera pas les habitués de Cobra : beaucoup d’action, quelques jolies filles bien mises en valeur, et un héros assez balèze et qui lutte à sa manière contre le crime. Néanmoins, l’auteur n’a pas fait de Gokû un héros aussi invincible que Cobra et celui-ci prend régulièrement de mauvais coups et subit quelques échecs, ce qui le rend plus humain, moins fantasmagorique que le tombeur de ces dames. Cette série se veut néanmoins beaucoup plus adaptée à un public masculin adulte plus moderne : violence plus crue, sexe plus explicite, drogue, monde plus noir… Sans pour autant être une série choquante, cela réserve néanmoins ce manga aux plus âgés d’entre nous. Le trait de l’auteur est d’un très bon niveau, jouant beaucoup sur les encrages pour des effets de style souvent réussis. Le découpage est assez commun mais les cadrages sont plutôt dynamiques et le tout est de bonne qualité, même si le style a un peu vieilli, comme on peut le voir dans la plastique des demoiselles ou à la coupe de cheveux du héros, ce qui en rebutera peut-être quelques-uns. Tant pis pour eux, ils passeront à côté d’un titre sympathique à défaut d’être révolutionnaire.