L'histoire :
XIXème siècle, dans les mers nordiques. A bord d’un navire qui a pour destination le Pôle Nord, l’explorateur M. Watson reste sur le pont du navire pour admirer la mer et profiter des paysages qui s’offrent à lui. Toutefois, l’homme ne peut empêcher ses angoisses de surgir car il craint de ne trouver que la banquise au terme du périple. Au bout d’un moment, le bateau se retrouve face à la glace et, pour éviter que sa coque ne se brise, l’ancre est jetée. La brume surgit alors, immobilisant le navire pour un moment. A travers le nuage opaque, l’équipage aperçoit la silhouette d’un géant sur un traîneau tiré par des chiens. Le lendemain, la glace se remet en mouvement. L’équipage s’apprête à repartir mais, sur un morceau de glace, un homme en traineau reste immobile à côté du bateau. En apprenant que la destination du navire est le Pôle Nord, l’homme consent à monter à bord. Il s’appelle Victor Frankenstein et tient absolument à aller là-bas pour se venger du géant. Il faut dire que ce dernier lui a tout pris...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Junji Ito qui revisite le fameux Frankenstein ? Avec un tel synopsis, inutile de préciser qu’on n’a pas besoin d’hésiter avant de s’emparer ce de volume. Dès les premières pages, on sait que le docteur Frankenstein va réussir à créer un être vivant, mais c’est en étant recueilli par un navire qu’il va raconter son histoire, celle d’un homme dont l’ambition l’a rendu fou et l’a conduit à commettre l’irréparable en créant une créature monstrueuses à bien des égards. Il est vrai qu’il n’y a pas de surprise dans le déroulement de l’intrigue, mais le mangaka parvient tout de même à nous proposer quelques chose d’intéressant en intégrant sa patte. Ainsi, les graphismes nous permettent de ressentir l’ambiance oppressante et la montée en puissance de la tension, si bien qu’on reste tout de même agrippé à chaque page. La narration est menée avec efficacité, les personnages ont le temps de raconter leur histoire et on parvient à ressentir de la compassion pour la créature et son créateur. Evidemment, le style de l’auteur correspond bien à l’époque (le 19ème siècle), ce qui facilite d’autant plus l’immersion dans le récit. On notera au passage que l’adaptation française souffre de quelques défauts grammaticaux et d’une encre qui bave un peu. En outre, ce volume marque les dix ans de carrière de Junji Ito : en s’attaquant au monstre de Frankenstein, il célèbre cet anniversaire en nous confirmant - si besoin était - son titre de maître de l’horreur. Bref, nul doute qu’il s’agit là d’une bonne adaptation manga pour un roman culte !