L'histoire :
Comme il a toujours un crayon à la main pour dessiner, Hamura est surnommé Picasso par ses camarades. Le lycéen n’a pas beaucoup d’amis car il n’est pas aimable avec ses camarades et préfère dessiner des croquis plutôt que de parler. Seule la jolie Chiaki arrive à le supporter et ils ont créé ensemble le club du bord de l’eau, qui consiste à faire ce qu’ils apprécient sur les berges après les cours : Hamura dessine pendant que Chiaki lit des livres de psychologie. Un jour, pendant le club, Chiaki glisse quelque chose dans la poche de Hamura en lui demandant de ne pas regarder tout de suite de quoi il s’agit. Lorsque le Soleil commence à se coucher, les deux lycéens se lèvent et aperçoivent un hélicoptère qui vole très bas. Hélas, l’appareil s’écrase sur eux. Chiaki meurt mais Hamura s’en sort avec des blessures superficielles. Quelques jours plus tard, Hamura déprime en classe quand il se rappelle du papier dans sa poche. Il y plonge la main et en ressort une Chiaki miniature avec des ailes. Le garçon est stupéfait mais n’est pas au bout de ses surprises. Chiaki lui annonce en effet qu’elle a dû supplier les dieux de le laisser vivre et que ceux-ci ont accepté à l’unique condition qu’il aide son prochain en dessinant, sinon quoi il mourra de la gangrène qui a d’ailleurs déjà commencé à attaquer son bras...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce qui est bien avec Usumaru Furuya, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre car le mangaka varie constamment de genre. En même temps que paraît la deuxième partie de Je ne suis pas un homme, une chronique sociale particulièrement déprimante, cette série change donc complètement de thème et nous propose une histoire fantastique dans laquelle un lycéen doit sauver ses camarades grâce à ses dessins dans lesquels il peut dépeindre leurs problèmes mais également s’immerger pour les réparer. L’introduction est certes rapide et un peu exagérée, mais cela est vite oublié une fois que l’on rentre dans le vif du sujet. Ainsi, chaque camarade que doit aider Hamura est l’occasion de découvrir un portrait triste (mais jamais complètement négatif) ainsi qu’une sorte d’enquête psychologique pour déchiffrer les dessins du jeune homme. Le concept est assez ingénieux et on se laisse complètement emporter par le récit car la narration est menée d’une main de maître. L’humour vient également saupoudrer le tout en se moquant du personnage principal car celui-ci change également des héros habituels : Hamura est solitaire pour ne pas dire antisocial, il a un visage efféminé et manque - volontairement - de charisme. Quant aux dessins, ceux-ci sont fouillés et nous offrent des planches fournies qui alternent un trait très shônen pour l’histoire principale et du crayonné pour les séquences qui se déroulent dans les dessins. Le mélange des deux est bien trouvé et cela ne gêne à aucun moment, bien au contraire : on peut ainsi bénéficier de tous les talents de l’auteur. En tous cas, ce premier volet est une très bonne lecture qui nous enthousiasme au plus haut point.