L'histoire :
Après avoir dérobotisé un ponte yakuza, il était évident que Nakoshi ne s'arrêterait pas en si bon chemin même si tout cela l'effraie un peu. Son comparse apprenti psychologue, Manabu Ito, brûle d'impatience d'en savoir plus sur ces homunculus que l'oeil gauche de Nakoshi est capable de voir. Pour cela il décide de trouver une jeune patiente involontaire dont l'homunculus serait particulier. Le hasard et une forte intuition ont voulu que cela tombe sur une lycéenne paumée, exhibant son corps pour de l'argent, fauchant des produits de beauté dans les grands magasins et qui, au regard de Nakoshi, est une polymorphe faite de sable. Ayant réussi à la déstabiliser suite à un petit stratagème, Manabu a le privilège d'être à présent face à elle dans un café où il a tout le loisir de commencer la psychanalyse. La jeune fille va alors se retrouver face à ses angoisses et à un fin comportementaliste qui décide de la brusquer pour provoquer un choc. Mais la lycéenne n'est pas dépourvue de ressources et Manabu, alias l'homme fait d'eau, risque fort de se faire prendre à son propre jeu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le succès d'Homunculus ne se dément pas avec ce 4e opus, qui plonge au coeur du mal-être d'une jeunesse japonaise en perte de repère. Tout au moins d'un de ses spécimens les plus représentatifs, la lycéenne, dont la conformité parentale est l'ennemi juré. Sur cette toile sociétale que l'on retrouve dans beaucoup d'ouvrages sur le Japon, Yamamoto greffe des concepts de base de psychologie et psychanalyse comme la parité gauche/inconscient droite/conscient des émotions et des rapports sociaux. Plutôt bien vu d'autant que si en temps normal on peut douter de ces principes, on peut ici en voir l'effet grâce à Nakoshi. Ce dernier est une sorte de voyeur de l'inconscient qui viole l'intimité psychique des gens qu'il croise, tombant d'un coup toutes les barrières. Effrayant pour lui comme pour nous, le scénario devient excitant et on n'en lâche pas une miette. Le thème de ce manga est suffisamment rare et bien mené pour attirer nos faveurs. Le dessin est à la hauteur de l'histoire, dérangeant par ses gros plans successifs qui empêchent le recul et il donne finalement à ce manga singulier un côté thriller psychologique qui n'est pas pour nous déplaire. Si seulement un tome n'était pas si vite avalé...