L'histoire :
Nakoshi est au sol et regarde vers le ciel, lorsqu’il se rappelle soudain ce qu’il a été, quand il était employé d’une banque étrangère et client d’hôtel de luxe. Il se revoit y aller accompagné de charmantes jeunes femmes, auxquelles ils offrent de nombreux cadeaux dans le but qu’elles lui concèdent une petite faveur buccale. Nakoshi se rappelle alors qu’il leur faisait une éjaculation faciale, espérant provoquer chez lui une sensation de vie, dont il semble dénoué. Sortant de ses pensées, il dirige son regard vers un banc vide du parc. Du haut de sa banque, il se souvient avoir vu un vieil homme lire des livres et ce, pendant fort longtemps. Il demande alors à Ken, son ami SDF, ce qu’il est devenu. Celui-ci lui répond qu’il a disparu depuis un moment déjà et que sa tente doit se situer dans la partie nord du parc. Se rendant là bas, Nakoshi pénètre dans la tente du vieil homme, désespérément vide. Il s’allonge au milieu du futon puis trouve une paire de lunettes et un livre contenant des photos. En les regardant, il reconnaît alors le visage du vieil homme qui travaillait dans une société liquidée par ses soins. Abattu par ces souvenirs, il s’assoupit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Homunculus fait parti de ces séries dont la lecture marque le lecteur. Choquante, malsaine, aux propos sexuels ambiguës, celle-ci va laisser une trace indélébile dans l’esprit de tout à chacun. Le tome proposé par Hidéo Yamamoto est ce que l’on appelle de transition. On y découvre en effet une part de la personnalité complexe et introvertie de Nakoshi, qui, dans son sentiment de non vie, pourrait faire penser à Tyler Durden de Fight Club. Le trait de l’auteur est toujours aussi maîtrisé, constitué d’un trait épais sur les visages, afin d’intensifier certains dialogues, et clair lors des scènes plus classiques. Le cadrage est toujours aussi réussi et l’originalité de certains « homunculus » en fait une expérience variée. Hidéo Yamamoto prend son temps pour créer ce Homunculus, tant et si bien que l’attente entre chaque tome paraît longue. On découvre aussi un peu plus l’aspect social des sans abris développé dans ce volume, leur désarroi par rapport à un monde qui les regarde sans les voir. Une psychologie poussée pour un manga intelligent et provocateur, une expérience unique !
