L'histoire :
Le père de Neiro savait se battre comme personne, aussi la demoiselle a-t-elle reçu une éducation très particulière dès l’âge de 3 ans. Comme Neiro est du genre à ne pas supporter l’injustice, elle a souvent été mêlée à des bagarres et son talent l’a fait connaître dans tout l’ouest de l’archipel. Du coup, tous les garçons ont peur d’elle ou lui lancent des défis, alors qu’elle voudrait simplement trouver l’amour. La jeune fille a donc demandé à ses parents de l’envoyer dans un lycée de l’est car personne ne la connaît là-bas et elle pourra se racheter une conduite. Le jour de la rentrée, Neiro est en train de chercher la salle des profs quand elle voit un garçon en frapper un autre. Aussitôt, la demoiselle fond sur le jeune homme et lui donne un coup de poing en pleine figure. Tandis que la victime supposée déguerpit, le garçon s’énerve contre Neiro car il ne faisait que répondre aux provocations de l’autre. Mais le pire est qu’un professeur les a vus et Neiro se retrouve dans le bureau du directeur. Ce dernier la sermonne avant de lui dire que, à cause de cette bagarre, elle va se retrouver dans une classe spéciale. Et ce n’est pas peu dire : il s’agit de la « classe des nuls » qui regroupe tous les rebuts de l’établissement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on a souvent vu des shôjos commençant par l’héroïne qui arrive dans un nouveau lycée avec la ferme intention d’y trouver l’amour, il est déjà plus rare que la demoiselle en question se retrouve dans la classe des cas sociaux parce qu’elle est une adepte de la baston. Ainsi, dès le premier chapitre, les bases sont posées : Neiro est une bagarreuse née qui a changé de lycée pour passer pour une fille ordinaire mais va se retrouver dans la classe « poubelle ». Bien entendu, l’amour arrive rapidement car Neiro tombe sous le charme de l’élève modèle et ne réalise pas que le bagarreur à ses côtés va tomber sous son charme à elle (il faut dire que lui aussi a du mal à admettre ses sentiments pendant un temps). Malgré un triangle amoureux finalement plutôt classique, l’histoire se démarque rapidement, et pas uniquement à cause du caractère violent des personnages. La plupart d’entre eux ont en effet le coup de poing de facile, mais c’est la totalité des protagonistes qui sont complètement barrés et le ton humoristique apporte beaucoup de fraîcheur, les gags étant de plus très efficaces (on a notamment droit à une discussion avec un ours !) et nous arrachant de fait de nombreux sourires. Graphiquement, le style de l’auteur est là aussi assez classique mais le principal est que la qualité soit au rendez-vous. Les personnages sont tous mignons, la mise en scène est dynamique, le tramage est varié et l’espace des planches est bien occupé même si les décors sont minimalistes. Ce qui est sûr, c’est que ce premier volume ne manque pas de punch et qu’on a envie de prolonger la lecture.