L'histoire :
XVIIème siècle, France, plus précisément en Bretagne. A la mort de son grand-père, Gilles de Roy devient aussi riche que puissant. Il n’hésite alors pas à s’acheter plusieurs châteaux, une armée, des chapelains et des enfants de chœur. Chaque nuit, Gilles choisit un enfant de chœur pour assouvir ses désirs et les décapite ensuite. Un jour, Gilles prie dans la chapelle qu’il s’est fait construire : malgré qu’il ait tout ce qu’il désire et que tous le craignent, il ne se sent pas comblé. C’est alors qu’arrive le vampire Aleste : celui-ci accepte de tuer l’oncle de Gilles en faisant passer cela pour une mort naturelle en échange de quoi il devient le sorcier de l’homme. Un peu après cela, Gilles se voit offrir par son fidèle valet deux jumeaux dont l’un a un visage aussi beau qu’un ange. Gilles en tombe amoureux et promet à ce dernier de ne plus faire de mal à un innocent. Seulement, ce serment va être bien difficile à tenir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que le premier opus nous montrait l’évolution d’Aleste à travers deux légendes, ici le vampire va intervenir à quatre reprises dans une lignée beaucoup plus romantique. Ainsi, à chaque fois sa victime est quelqu’un qui ne réalise pas l’importance de la vie jusqu’au jour où elle va devoir choisir entre l’amour et la mort, Aleste mettant en jeu le sang de la personne qui est attirée par sa beauté. Pour mettre en scène ces dilemmes, le récit se décompose en quatre épisodes distincts : une revisite de l’histoire de Gilles de Rais (plus connu sous le surnom de Barbe Bleue) qui tombe sous le charme d’un jeune enfant de chœur, une adaptation de Roméo et Juliette, une intrigue aux parfum orientaux (pour une ambiance digne du Conte des mille et une nuits) et enfin l’amour interdit entre un maître et son esclave dans l’Amérique de la guerre de sécession. Qu’elle soit inspirée plus ou moins largement de faits réels ou bien encore ancrée dans un contexte historique, chaque intrigue possède une tonalité tragique qui trouve un écho chez le lecteur qui sera touché par chaque amour, d’autant que les dénouements sont tristes et plus surprenants que prévus. Les personnages et les intrigues prennent le temps d’être décrits comme il faut sans qu’il n’y ait de longueurs pour autant, ce qui renforce à chaque fois l’intensité émotionnelle et l’immersion. Graphiquement, on ressent moins les effets négatifs du tramage et on peut donc pleinement profiter du rendu général. Au final, ce deuxième et dernier opus est efficace et prenant : à essayer !
