L'histoire :
Alors qu’il pleut des cordes dehors, Takuto décide tout de même de sortir pour aller faire son jogging. Sur le trajet, il rencontre un jeune homme affalé au sol qui s’est visiblement effondré après avoir bu trop d’alcool. Trente heures plus tard, le garçon se réveille dans le lit de Takuto et panique, refusant l’idée d’avoir couché avec un homme. En fait, Takuto s’était collé à lui pour l’aider à avoir chaud et faire partir la fièvre dont il était victime. Ils sont en train de se chamailler quand arrive Serika, la sœur de Takuto. Pendant que le convalescent reste au lit, Takuto se fait rappeler par sa frangine que c’est son anniversaire et qu’il est invité à diner chez leurs parents. Comme Takuto doit se rendre à son entraînement de foot, Serika, qui vient d’acheter le nouvel album du très beau Koji Nanjo, l’attendra chez les parents et va passer le reste de la journée à écouter son disque. Après cela, le malade, qui n’est autre que Koji Nanjo, prend des vêtements de Takuto, masque son visage et va observer Takuto en train de jouer au foot. Lorsque Takuto lance un regard foudroyant à un coéquipier qui lui conseille de se ménager et l’appelle Izumi, Koji est sous le choc : il réalise que la fille du même nom dont il était amoureux il y a plusieurs années est en fait Takuto...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son titre l’indique, Zetsuai 1989 fut créé en 1989, ce qui explique son côté un peu vieillot en arrivant chez nous dix ans plus tard. Alors qu’il s’agit d’une histoire d’amour entre garçons, cette série est parue en prépublication dans un magazine shôjo, Margaret, ce qui a forcément fait parler d’elle à l’époque. Le synopsis n’est pas transcendant en soi (un jeune chanteur idolâtré par ces demoiselles retrouve par hasard son amour d’enfance et réalise qu’il s’agit en fait d’un garçon) mais le récit parvient à nous accrocher quand même. Il faut dire qu’il y a une part assez sombre à l’intrigue, entre le passé très douloureux de Takuto (dont on n’apprend qu’une partie pour le moment) et les regrets qui semblent habiter Koji, ce qui apporte immédiatement de la profondeur et nous donne envie d’en savoir plus sur eux. De plus, si le caractère des personnages semble assez classique de prime abord, entre le rebelle caractériel et la beauté froide, mais les jeunes gens se montrent plus intéressants que cela. L’histoire en elle-même pose les bases de la relation entre les deux jeunes hommes et de leur passé mais n’oublie pas d’avancer pour autant. Ainsi, Koji commence à réaliser peu à peu qu’il est troublé par Takuto mais n’imagine pas une seule seconde pouvoir être avec un homme. Les étapes se franchissent donc doucement - mais sûrement, et nous font oublier le côté abrupte de l’introduction. Du côté des graphismes, on voit tout de suite que le trait est marqué de son époque mais cela ne le rend pas désagréable pour autant. En effet, la mise en page est dynamique, et les personnages ont du charisme et de l’expressivité. En revanche, les scènes d’action manquent de fluidité et on aurait aimé plus de décors car ceux-ci sont plutôt absents. En tout cas, ce premier volume sort un peu de l’ordinaire et ça fait plaisir.