L'histoire :
Architecte suisse, Leo Lander est sans emploi depuis un moment. Il peut donc s’occuper de ses deux enfants et apprécie ces moments. Seulement, le jour où sa femme Meret perd à son tour son emploi, elle se met à lui faire d’incessants reproches. Aussi, Leo contacte Hans, qui était son mentor à l’école d’architecture. Hans a réussi sa carrière et prospère en Chine. Il achève actuellement un chantier de folie : construire une copie conforme de Zurich. Hans propose un job bien payé à Leo et, sans lui dire de quoi il retourne, lui demande de venir en Chine, à Kunming. Leo accepte, attiré par l’argent et le charme exotique. Mais il réalise que tout n’est pas aussi merveilleux qu’il n’y paraît...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Architecte de formation et profession, Matthias Gnehm nous livre ici un récit où l’on ne manquera pas de faire un parallèle entre la vie de l’auteur et celle de son personnage, Leo Lander. Ce dernier quitte la Suisse et part en Chine pour y travailler sur un projet aussi intéressant qu’étonnant : créer une réplique de Zurich ! Hélas, contrairement à l’auteur, Leo va se perdre : attiré par le faste de la vie chinoise et abattu par les difficultés familiales, l’homme va accepter de faire des choses illégales qu’il condamne mais exécute quand même. A l’image de la déshumanisation d’une grande ville, la « ville copiée » va engloutir Leo et il sera trop tard quand il ouvrira les yeux. Le récit est bien construit et propose une histoire de magouilles financières et immobilières sur fond d’histoire d’amour : l’intelligence du scénario est indéniable mais on aurait aimé qu’il y ait un peu plus de surprises (de nombreux, peut-être trop nombreux justement, indices nous laissent en effet deviner ce qui va arriver). Quant aux dessins, réalisés essentiellement en gouaches et crayon gras, ceux-ci dégagent une aura angoissante qui colle bien à l’ambiance de l’histoire. Néanmoins, on regrette que le découpage manque totalement d’inspiration. En tout cas, cette histoire est intéressante et mérite le coup d’œil.