L'histoire :
En 1911, lorsque la dynastie Qing s’effondra, la Chine fut en proie au chaos. Dès lors, les quatre grands esprits se réunirent pour discuter d’une façon de rétablir l’ordre. Hélas, ils ne furent capables que de se disputer, sauf l’esprit de la tortue qui ne dit pas un seul mot et préféra partir. Il s’installa alors dans l’ombre d’un homme saoul (avec la permission de celui-ci) dans la cale d’un bateau pour l’Amérique. Des années plus tard, l’homme est devenu un épicier modeste mais respectable dans le quartier chinois de San Incendio. Sa femme, elle aussi immigrée, ne l’a jamais aimé et ne se montre pas spécialement aimante avec leur fils. Mais, le jour où elle est sauvée par un super-héros alors qu’un braqueur de banques l’attaque, la femme sait ce qu’elle doit faire : aider son fils, Hank, à devenir un super-héros. Seulement, l’homme n’en a ni le désir ni les capacités...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Issus du monde des comics, Gene Luen Yang et Sonny Liew ont travaillé sur des titres de super-héros. Il n’est donc pas étonnant que, pour l’univers asiatique, ils s’attaquent de nouveau au même genre. Seulement, il ne s’agit pas d’un héros connu, mais d’un fils d’épicier dont la mère est prête à tout pour faire de lui un super-héros : elle le met en contact avec des produits chimiques, le fait mordre par des animaux de laboratoires, lui coud un costume et l’emmène même en voiture sauver les gens ! Les deux auteurs détournent les codes du genre avec humour et nous livrent un récit où un mec super ordinaire tente de mener une vie super ordinaire alors que son entourage veut en faire un super héros. C’est barré mais ça fonctionne : le scénario se rend crédible, les gags nous amusent énormément, les surprises donnent du rythme et les personnages sont intéressants. Les couleurs renforcent l’esthétisme chinois que les graphismes retranscrivent avec efficacité. Du tout bon, donc !