L'histoire :
Située dans l’archipel des Palaos, l’île de Peleliu ressemble au paradis : une forêt luxuriante, une mer magnifique, une bordure constituée d’une barrière de corail... Pourtant, en septembre 1944, ce paradis connaît la guerre : 10 000 soldats japonais ont investi les lieux et doivent tenir le front alors que 40 000 soldats américains les attaquent. Tous les jours, les américains bombardent l’île et les japonais meurent les uns après les autres. Tamaru, lui, veut devenir mangaka et pense pouvoir faire une histoire avec son expérience de la guerre. Seulement, au fil des jours, il réalise qu’il n’est pas certain du tout qu’il en ressorte vivant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ceux qui connaissent bien l’histoire de la seconde Guerre Mondiale, tout est dans le titre et le sous-titre : là où Guernica (le célèbre tableau de Picasso) déstructurait la société espagnole, c’est ici le paradis qu’est l’île de Peleliu qui va connaître le chaos. La cause ? Un affrontement en septembre 1944 entre les armées japonaises et américaines qui se livrent une lutte sans merci en bombardant les lieux. Le récit ne cherche pas à rendre l’histoire plus douce car elle se passe sur un endroit paradisiaque, au contraire : cela s’oppose aux horreurs de la guerre, ses nombreux morts, ses mensonges de propagande et l’utilisation de soldats comme chair à canon. C’est violent, dur et sombre, mais cela reste très réaliste et instructif (d’ailleurs, la grande bibliographie en fin de tome nous montre l’étendue du travail de l’auteur). Les dessins font également cet effort en ce qui concerne les décors et les appareils de guerre qui sont très bien faits. On est un peu étonné au début de la représentation simpliste des personnages mais cela met finalement en avant la perte d’identité et d’individualité des personnages, et l’auteur justifie également son choix dans les commentaires de fin. Vraiment une bonne (mais dure) découverte !