L'histoire :
Le 16 juillet 1945, au Nouveau-Mexique, les américains procèdent avec succès au premier essai nucléaire. Suite à cela, deux bombes nucléaires sont larguées sur le Japon qui est contraint de capituler. Theodore Hall, l’un des physiciens qui a travaillé sur le développement de cette arme, est en réalité un jeune communiste. A l'hiver 1945, il s'arrange pour transmettre des documents sur la fabrication de la bombe à des soviétiques. Il espère que la grande puissance de l'URSS pourra à son tour disposer du nucléaire et servir de garde-fou contre les USA. En 1946, le Canada attrape un espion communiste. Le patron du FBI, Hoover, est furieux d'une telle annonce. Il décide alors d'organiser une « chasse aux rouges » à l'échelle du pays pour débusquer tous les communistes. Le monde du cinéma n'est pas épargné car il pourrait servir de moyen de propagande. C'est ainsi que, en 1947, dix-neuf professionnels, majoritairement des scénaristes, se retrouvent accusés de communisme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la Seconde Guerre Mondiale, les USA ont lancé une « chasse aux rouges » : toute personne susceptible d'être communiste était arrêtée et jugée. Tous les milieux étaient touchés et le pays vécut une bien sombre période. Cette histoire s'articule autour du procès de 19 professionnels d’Hollywood accusés de communisme par l'HUAC (la commission parlementaire sur les activités anti-américaines). Si cette affaire a bien eu lieu, Osamu Yamamoto (L’orchestre des doigts) se permet de broder un peu autour en décrivant l'organisation de tout cela dans les deux camps. En plus de faire un hommage au cinéma de l'époque, l'histoire dépeint un pays en pleine paranoïa qui s'approche dangereusement du totalitarisme, où la réalité dépasse la fiction. Entre politique, espionnage et combat pour la liberté de pensée, le scénario aborde et mélange ces trois thèmes avec brio. On sent l'ambiance oppressante et le climat de peur, les enjeux de chacun sont capitaux et tout est expliqué avec simplicité et avec une détermination très marquante. Un petit bémol tout de même sur les quelques fautes d'orthographe... Les dessins, en plus de quelques photos illustrant les personnages, adoptent un trait réaliste, d'une grande délicatesse et où rien ne manque. Voilà une œuvre qui ne démérite pas et captive !
