L'histoire :
Suite au bombardement de la ville d’Hiroshima par une bombe atomique, la famille Nakaoka est maintenant séparée et les seuls survivants sont Gen et sa mère. Mr Pak, les voyant, les écarte de leur maison en feu et les conduit près de la rivière, mais plus ils avancent plus les cadavres pullulent. Les cris de douleur sont nombreux et les personnes brûlées vives errent dans ce qu’il reste des rues. Devant retourner chercher son père, le soldat coréen doit alors les laisser. Mais quelques instants passent avant que Mme Nakaoka ne commence à se sentir mal. En effet, celle-ci commence à avoir des contractions, mais Gen a beau appeler, aucune sage-femme ne se trouve à proximité. Sa mère lui dit alors qu’il va devoir s’acquitter de cette tâche et c’est une petite fille qui va finalement naître au milieu du chaos ambiant. Après cela, Gen s’isole et a bien du mal à faire le deuil du reste de sa famille. Sa mère doit nourrir sa petite fille au sein mais celle-ci n’a pas de lait car elle ne s’est quasiment pas nourrie ces derniers jours. Gen part alors à la recherche de riz pour nourrir sa mère mais, au gré de ses pas, il croise de nombreuses personnes mourantes ou ayant perdu la raison. Il voit également les militaires ramasser les corps et les réunir avant de les brûler. Gen commence alors à chanceler, a envie de vomir et s’écroule soudainement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le choc occasionné par le bombardement dans le tome précédent, ce nouveau volet des mésaventures de Gen surprend. Le ton est plus grave, le jeune garçon étant plus mature aux vues des épreuves qu’il vient d’enchaîner. Les effets causés par la bombe sont proprement choquants, les corps pourrissent et la chair devient putride, les insectes grouillent... Les images marquent véritablement le lecteur et nous montrent toute la cruauté de la guerre, ses inepties et le fait que ce soit le peuple qui trinque. Keiji Nakazawa dépeint avec grand talent le sort et la lutte permanente des victimes pour survivre, et cela est sans doute un peu autobiographique vu qu’il a vécu le drame. On dénote également la bêtise des gens qui, à défaut d’être solidaires, font ressortir leurs plus bas instincts, l’exemple type étant celui de Mr Pak qui se voit refuser une aide médicale pour son père du fait qu’il est coréen. Les dessins sont de bonne facture pour un titre ayant plusieurs décennies et restent très lisibles. Les détails sont nombreux, notamment dans les décors apocalyptiques. Cette nouvelle édition (plus petite en taille et moins chère) permet de redécouvrir une série indispensable, dont le second tome est particulièrement éprouvant. A acheter les yeux fermés et à rouvrir pour le lire !