L'histoire :
Le Dr. Forlen, génie de la science cybernétique a mis au point une méthode permettant de révéler le potentiel robotique de chaque être humain. Grâce à cela, il transforme à son gré chaque volontaire en homme-machine. Kidnappé par Griffin, armée secrète futuriste au look nazi, il se voit contraint de participer en tant que cobaye à leurs recherches. Ses ravisseurs vont l'exposer au ver de cerveau Kalpa, sorte de créature semi-mécanique aux pouvoirs illimités et permettant en quelque sorte d'ouvrir la conscience sur des univers parallèles par la méthode du rêve. En fusionnant avec le ver le docteur devient rapidement incontrôlable pour les scientifiques du Griffin qui doivent alors faire appel à une équipe de leur section spéciale d'intervention...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fois foutraque et indigent, le « scénario » de la partie BD du recueil est digne d'un ado boutonneux shooté aux jeux vidéos d'infiltration, aux romans de science-fiction à trois sous des années 60 et aux nanards de guerre avec «savant fou » allemand. Eh oui, forcément allemand - « Ach mein Gott! ». Les passages textuels philosophico-fumeux, là pour assurer un genre d'alibi à l'ensemble, sont particulièrement risibles. Enfin, la mise en page (tentative pour dissimuler le vide de l'ensemble ?) présente les cases comme si chacune d'entre elles était une photo, posée ou scotchée de travers dans un carnet, à côté d'articles ou de documents (« top-secrets », naturellement). L'idée n'est pas inintéressante, mais le résultat, particulièrement fouillis, nuit à la cohérence d'un ensemble déjà à la peine. Toutefois, force est de reconnaître que les graphismes, entièrement réalisés par ordinateur par l'équipe de Lee Shipeng, sont magnifiques. Chacune des cases de la BD, ainsi que la partie art book (qui représente d'ailleurs la majorité du tome) sont admirables, malgré quelques effets de peau de-ci de-là qui font un peu plastique. Bref, ne boudons pas notre plaisir et soyons honnêtes : On en prend vraiment plein les yeux. Il est donc paradoxalement tentant de recommander l'achat de ce tome, beau à tomber, malgré le désastre scénaristique des 36 premières pages, en se demandant quand même si il n'aurait pas été préférable de ne publier qu'un simple recueil d'illustrations.