L'histoire :
« La première rose de He lei » nous fait partager les angoisses d'un lycéen. Celui-ci fait preuve d'une timidité maladive qui le pousse à avoir recours à un stratagème des plus étranges pour offrir une fleur à l'élue de son coeur. Dans « Mon voisin de droite », la jeune Huang Yue décrit ses difficiles relations avec son voisin de classe; gamin surdoué et peu disposé à jouer les petits frères bien élevés. Le jeune garçon de « Coiffure d'ados » se rend au lycée avec des coupes de cheveux de plus en plus extravagantes. Cela ne plaît guère au proviseur qui apparaît peu tolérant. Pourtant le garçon n'agit pas ainsi pour attirer l'attention... « Le lit du dessus » est le récit humoristique que fait un homme parvenu à l'âge adulte de sa relation avec son camarade d'internat, demeuré son meilleur ami envers et contre tout. « Parcours » nous raconte la décision d'une jeune fille séduite par le dragueur du lycée et « Voyage en été » une rencontre improbable au cours d'un voyage en train. Enfin, « La chaise » prend de façon a priori inédite le point de vue du siège occupé en classe par la protagoniste féminine d'une histoire d'amour débutante.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certes, le style du dessin est un peu faible par rapport à la moyenne des réalisations chinoises publiées par Xiao Pan : les décors sont assez simplistes, sans être laids ou mal proportionnés, et les personnages ont un peu tous la même tête d'une histoire à l'autre, le tout lorgnant ostensiblement du côté du voisin Japonais. En revanche, le côté volontairement dérisoire des scenarii, chronique minimaliste de la vie de héros adolescents, tous sympathiques mais sans rien d'exceptionnel, est étrangement séduisant. Bien qu'il se passe finalement assez peu de choses, en faisant appel à la distanciation complice et dédramatisante de celui qui est déjà passé par là, l'auteur retient notre attention avec ses saynètes adolescentes d'un quotidien finalement pas si éloigné du nôtre. De composition très simple, elles sont assez fleur bleue sans jamais pour autant sombrer dans le sentimentalisme sirupeux ou le drame convenu. Elles ne se perdent nullement en circonvolutions inutiles et gagnent ainsi en impact sur le lecteur. Et l'on suit finalement avec plaisir ces jeunes qui se font comme tous ceux de leur âge des montagnes de pas grand chose.