L'histoire :
Écrasé sous une montagne scellée par le pouvoir de Bouddha l'Ainsi-Venu, Singet est condamné à 500 ans d'immobilité pour prix de son insubordination et de la guerre qu'il a déclenchée dans les cieux. Comme la Boddhisattva Guan Yin le lui a annoncé, une fois cette peine purgée apparaît au pied de sa prison un grand moine bouddhiste possédant les pouvoirs nécessaires pour le libérer. Fou de joie, il devient alors son disciple sous le nom de Singet le Novice, afin de l'accompagner dans son périple vers l'ouest en quête des Sutras bouddhistes du Grand Véhicule. Sa captivité n'a cependant en rien émoussé son appétit de gloire ni son esprit de revanche envers les saints du ciel. Rapidement, son comportement irraisonné et violent entre en conflit avec les convictions profondes du maître qu'il vient de se trouver et qu'il est censé suivre et protéger. Mais la Boddhisattva Guan Yin veille, et ayant pris forme humaine fait cadeau d'un étrange couvre-chef au prêtre. Voilà Singet à nouveau sous contrôle, au moins pour un temps, et les deux compagnons reprennent la route. Après avoir trouvé à son maître une nouvelle monture sous la forme d'un bien étrange cheval, Singet le place dans une position très délicate : par ses vantardises et son inexpérience de l'humain, il va susciter la convoitise des moines d'un temple où ils se sont arrêtés pour la nuit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est dans ce tome que le voyage en occident lui-même commence. Le choc idéologique entre le démon aux loyautés indéfinies, à l'ambition sans limite et le prêtre parti rassembler des textes sacrés sur ordre de son empereur ne se fait pas attendre. Il est à la fois plein d'humour et à la hauteur du sujet : le jeune haut-prêtre, habitué à diriger l'éducation de jeunes moines, rabroue et sermonne un roi des singes de mille fois son aîné, mais sans la moindre sagesse. Singet se montre toujours aussi joueur et incapable de la moindre empathie, ni de supporter une quelconque forme de critique. Toutefois le moine se révèle vite un adversaire de taille. Son enseignement, en liaison directe avec le sensible, se traduit pour le nouveau disciple par des problèmes très concrets : où l'on voit Singet apprendre à la dure la valeur de la vie d'un brigand ou d'un cheval... Au demeurant, ce tournant scénaristique n'empêche en rien la présence de plusieurs scènes de combats très efficaces. En fait le seul point faible du Voyage en Occident demeure ses tramages, décidément trop grossiers au vu de la qualité des dessins. Autant dire tout de suite que la perspective des prochains tomes est la bienvenue !