L'histoire :
V, un énigmatique voyageur coiffé d’un chapeau et vêtu d’un long manteau sur lequel un cœur est cousu, continue son voyage à la destination mystérieuse. Ayant quitté sa ville suite au décès de sa sœur, il va rechercher le but de toute une vie, le bonheur. Durant ce long voyage, il va faire de nombreuses rencontres, parmi lesquelles une petite fille qui lui montrera son monde, un univers fantasmagorique aux teintes roses, totalement déconnecté de la réalité, fait de contes de fées et de rêves. Une artiste lui montrera sa peinture et lui racontera l’histoire qu’elle a illustrée, conte d’un amour impossible mais ô combien émouvant. En arrivant dans une ville, V ira visiter son professeur, qui vient tout juste de perdre sa femme et qui doit commencer à vivre avec ce poids. Il rencontrera également une jeune femme que la mort d’un arbre meurtrit et l’empêche d’avancer tant son attachement auprès de celui-ci est fort. D’autres hasards de son parcours lui feront prodiguer des conseils à ses interlocuteurs, ceux-ci cherchant tous à passer un cap, oublier le passé et construire leur avenir, et se confiant, le temps d’une histoire, à un voyageur mystérieux pour qui la vie n’est faite que de rencontres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome extrêmement convaincant, la jeune chinoise Ji Di vient nous confirmer tout le potentiel et le talent des auteurs de l’empire du milieu. Le style de dessins qu’elle a choisi pour cette série est original, mélange d’onirisme et d’influences picturales, le peintre Corot étant d’ailleurs une de ses influences avouées. Ainsi, ses personnages sont élancés, ont de gros yeux noirs et sont dépourvus de bouches. Malgré cette étonnante simplicité, c’est dans le rendu final qu’excelle Ji Di : les décors sont soignés et détaillés, et sont particulièrement bien mis en valeurs par ces couleurs aux teintes pastels. L’intégration des personnages dans ceux-ci est parfaite et fait montre d’un véritable travail. Les histoires ou rencontres faites par V, qui n’a rien à voir avec celui d’Alan Moore (V pour Vendetta), sont touchantes et ont la force de nous rappeler des moments que tout un chacun a pu vivre ou vivra dans sa vie. La grande qualité de Ji Di est de nous proposer une version positive à nombres de situations, certaines ne lui étant pas étrangères, notamment la mort d’un proche durant la conception de ce tome 2. La seule chose pouvant choquer à la lecture de ce My Way est l’étonnante maturité de sa créatrice, aussi bien sur le plan émotionnel que dans l’illustration. Un talent se confirme…