L'histoire :
Jian rêve de musique et de gloire. Avec son groupe formé pendant les années universitaires, il tente de percer. Mais les contraintes de la vie rattrapent ce jeune diplômé et ses amis et leur imposent un rythme peu compatible avec leurs aspirations. Malgré leur fort lien d’amitié, le groupe s’effrite et chacun doit laisser de côté le rêve commun pour trouver sa propre voie de subsistance. Jian essaie tant bien que mal de travailler la guitare quand il n’est pas à son petit boulot qui lui permet tout juste de payer son loyer. Mais sans son groupe, l’oisiveté le guette. Cette situation va tourmenter Jian et le pousser à réfléchir sur ses motivations et sur sa personnalité. Que veut-il vraiment accomplir ? Qu’est-ce qui est important dans cette vie ? Autant de questions qui le hantent et fragilisent ses convictions. Pourtant la chance va lui sourire et le rêve se fera soudain accessible. Reste que sa réalisation a un prix, chose que Jian devra apprendre à ses dépens. Son parcours initiatique lui réserve encore des surprises.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que des mangas comme Nana ou Beck (Delcourt) nous donnaient un aperçu de la vie des artistes musicaux au Japon, voici que Xiao Pan nous offre une opportunité de faire de même pour la Chine. Et l’éditeur ne lésine pas sur les moyens, puisque ce superbe manhua tout en couleurs est accompagné d’un CD. En feuilletant Reload, on pense forcément aux manhuas de Benjamin : la BD est accompagnée d’illustrations commentées, mais aussi de textes de l’auteur et de ses proches, ce qui nous donne un aperçu de la culture pop en Chine. L’histoire racontée dans Reload est celle du conflit des rêves de jeunesse avec le monde adulte. Sa dimension universelle ne manquera pas de toucher la sensibilité des lecteurs francophones. Les dessins sont quant à eux sublimes. Le mélange de styles et techniques, entre peinture et infographie, donne des résultats de toute beauté mais pas toujours égaux en qualité. Reste que l’articulation entre dessin et récit paraît parfois tenir du patchwork, ce qui fragilise un peu l’ensemble. Mais n’est-ce pas là aussi une caractéristique de la culture pop ? Un album au final qu’il serait dommage de rater !