L'histoire :
Ana Ana découvre son doudou vert, Touffe-de-Poils, maculé de chocolat dans la cuisine. Par la fenêtre, elle s’aperçoit aussi que Zigzag et Grizzou, deux autres doudous, sont tout sales de terre, après avoir joué au football. Enfin, trois autres doudous occupés à faire de la peinture sont également plein de tâches ! Bref, c’est largement l’heure du bain pour tous les doudous. Ana Ana fait couler l’eau dans la baignoire et leur soumet cette idée. Aïe aïe aïe : aucun d’entre eux n’a envie de se laver ! Ana Ana oblige Touffe-de-Poils à se mettre à l’eau, pour montrer l'exemple. Mais celui-ci fait un pont de son corps au-dessus de la baignoire et des manœuvres d’évitement pour ne surtout pas se mouiller. Il en va de même pour Zigzag qui bondit d’un bord à l’autre. A force de cabrioles, c’est finalement Ana Ana qui fait le plongeon, alors qu’elle tentait de forcer ses doudous à se laver. Et tandis que les doudous retournent jouer en courant dehors, elle se retrouve dans la baignoire en compagnie de Baleineau, le seul doudou qui aime l’eau. Elle le lave donc, puis se sèche et enfile des vêtements secs, bien décidée à persuader ensuite sa bande de crados à se laver…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ana Ana, petite sœur de Pico Bogue, se décline durablement en série, à l’intention des tout-petits qui expérimentent leurs premières BD. Le format est à l’italienne, la pagination restreinte, les bordures de case absentes… et le fond du scénario se montre tout mignon et adapté aux problématiques des enfants en bas-âge. Primo, c’est classique : les enfants rechignent souvent à se laver (ça embête le monde et ça ne sert à rien). Deuxio, et c’est bien vu, cette problématique se pose à une mini-maman qui a elle-même des enfants : Ana Ana et ses doudous ! L’argumentaire est limpide et pertinent, sans en faire des caisses. Surtout, les aléas du refus des doudous permettent de gentilles bêtises, puis de dériver vers un autre sujet, histoire de brouiller les pistes, avant de réimposer finalement le lavage comme solution évidente et communément acceptée. Bref, sur le plan narratif, c’est tout à fait bien pensé et psychologiquement adapté au public-cible. La scénariste Dominique Roques se serait-elle inspirée de sa propre expérience éducative, face à son dessinateur de fils, Alexis Dormal ? Ce dernier utilise le même dessin doux, simple et coloré que pour Pico Bogue, qui fonctionne tout aussi bien. D’après l’éditeur, les historiettes d’Ana Ana s’exportent aisément à l’étranger. Ça n’a rien d’étonnant, eut égard à la qualité de ce cross-over.
