L'histoire :
A l’heure du dodo du soir, Ana Ana se couche avec une triste mine. Ses six doudous habituels sont autour d’elle et lui demandent ce qui ne va pas. Pourquoi ne joue-t-elle pas avec eux ? Pourquoi ne dessine-t-elle plus, pourquoi ne rit-elle plus ? La fillette raconte : une petite fille de sa classe ne veut plus être amie avec elle. Elle la déteste tellement, qu’elle lui a même donné un coup à la récréation. Goupille rétorque que ça n’est pas si grave : elle se fera d’autres amis. Et eux tous, ses doudous qui l’entourent, restent évidemment tous ses amis ! Mais Ana Ana préfère s’enfermer dans sa tristesse. La lumière s’éteint et la fillette s’endort, laissant une ambiance bien morose s’installer pour la nuit. Après quelques minutes de réflexion, Goupille a une idée et demande à ses copains doudous de sortir de la chambre sans bruit pour ne pas réveiller la fillette. Mais un peu plus tard, Ana Ana est réveillée par de la lumière provenant du jardin… et ses doudous ne sont plus autour d’elle. Alors elle sort et découvre qu’une sorte de théâtre a été montée autour d’un grand arbre. Un tabouret solitaire l’attend elle, unique spectatrice d’un spectacle concocté par les doudous. Le rideau rouge s’ouvre et laisse apparaître Touffe de poils qui s’est déguisé en elle. Et avec l’aide de Grizzou, le doudou rejoue la scène de l’amie qui qui ne veut plus être amie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hé oh, ça va, oui !? Ça n’est pas parce que vous avez un problème avec une personne qu’il faut tirer la tronche à toutes les autres ! Si quelqu’un a décidé de vous pourrir la vie, ce serait lui faire trop d’honneur que de vous sentir profondément chagriné par cela, au point de rejeter tous vos (vrais) amis. Voilà en substance la gentille leçon de vie que propose la scénariste Dominique Roques, à travers l’expérience de la petite sœur de Pico Bogue, Ana Ana. Cette histoire, comme toujours éditée au format paysage, se lit en 5 minutes maximum, avec les tout jeunes enfants. Comme à chaque fois, l’utilisation des doudous en tant qu’environnement social est idéale pour aborder un vrai sujet comportemental de fond. Cette fois, il s’agit de faire prendre conscience du mécanisme psychologique de la déprime qui irradie sur l’entourage, toujours de manière improductive et insupportable. En rejouant une scène déjà vécu par Ana Ana, au milieu de la nuit, pour la « désarmorcer » (la décrypter, en faire accepter les conséquences), les amis imaginaires que sont doudous jouent ici en outre le rôle inconscient et extrêmement important des rêves. C’est une nouvelle fois subtil et toujours dessiné avec beaucoup de douceur par le fiston, Alexis Dormal (qui, du coup… dort bien ?).
