L'histoire :
Une immense station spatiale se désagrège dans l'espace et une des extrémités se détache. Elle fond sur la planète qui l'avoisine à une vitesse impressionnante, tout en crachant du feu dans son sillage. Cette planète est peuplée d'étranges humanoïdes gris qui peuvent voler grâce à de grandes ailes. L'un d'eux se pose sur une grande planète en forme de champignon. Il se rapproche car il a vu une silhouette évanouie au sommet de la planète. Alors qu'il s'apprête à toucher cet étrange visiteur, il reçoit une grande boule en pleine tête. Il s'enfuit à tire d'ailes, alors que d'autres créatures à la peau rouge se rapprochent de la forme qui est à terre. Ils se dispersent rapidement à leur tour, car l'inconnu se réveille. Il n'est pas comme les autres créatures : il possède deux bras et deux jambes, la peau toute blanche et une apparence d'humain robotisé. L'étranger ne sait plus qui il est et ni ce qu'il fait là. Son seul indice, c'est son bras dont l'intérieur affiche des lettres : RBRT. Il tente de rechercher dans sa mémoire interne en ouvrant son crâne mais tous les fichiers sont corrompus. Il décide d'explorer les lieux, mais ils sont entourés de danger et une sombre forme se tapit derrière lui, prête à l'attaquer !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs argentins Diego Agrimbau et Lucas Varela se retrouvent le temps d'un album, après avoir déjà réalisé ensemble Diagnostics. Cette œuvre futuriste a de quoi intriguer n'importe quel lecteur aguerri, tout comme le fait parfaitement la couverture accrocheuse. Pendant une bonne trentaine de pages, on suit un robot à forme humaine qui ne sait rien sur lui ni sur ce qui l'entoure. On tâtonne donc en allant de découvertes en surprises... et petit à petit, c'est un étonnant récit d'anticipation qui nous est dévoilé. Habilement, Agrimbau réécrit les fameuses robinsonnades avec une touche futuriste et décalée parfaitement maîtrisée. Grâce au graphisme sûr et élégant de Varelas, le récit se fait exotique et original, sur une planète Terre peuplée de créatures simiesques, que n'aurait pas renié La planète des singes. Le texte se mue ensuite en une critique métaphorique de l'homme et du colonialisme, avec une vision de cauchemar incarnée par Robert qui perd de plus en plus la raison. Le suspense est de taille et le rythme est maîtrisé avec son lot de rebondissements et de tensions fortes. Le tout passe très vite, mais le plaisir reste intense jusqu'au bout. Original et intelligent, ce récit à part est une belle petite découverte.