L'histoire :
Paris est occupé, mais la ville lumière n'est pas privée de ses vices pour autant. Frank Friedmaier en sait quelque chose, lui qui est le fils de la tenancière d'un établissement de joie, fréquenté par les nouveaux puissants de ce monde parallèle. Nourri, logé et blanchi dans le bar à Timo, le jeune homme a toutes les filles à sa disposition puisqu'il est chargé de recruter le personnel du bordel pour assouvir tous les désirs sexuels de ses clients. Le beau garçon est bourré de toutes les turpitudes du parfait criminel qui sévit là où cela lui chante. Un jour, alors qu'il déambule dans les rues après avoir tué sans raison apparente, son chemin croise celui de Mary, une jeune fille qui tombe rapidement sous le charme du regard ténébreux de Frank. Le couple nourrit une relation particulière puisque la demoiselle est réellement éprise du triste sieur qui l'a pourtant recruté pour une tâche qui ne laisse que peu de place à l'amour et la tendresse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La neige était sale est la deuxième adaptation en bande dessinée de la collection Simenon après le très réussi Le Passager du Polarlys. L'écrivain belge est surtout connu pour ses enquêtes du Commissaire Maigret et nettement moins pour la série de romans noirs qu'il a écrite avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. La Neige était sale est un de ceux-là, publié en 1948. Cette fois, c'est Jean-Luc Fromental (scénario) et Bernard Yslaire (dessin) qui se collent à l'adaptation quelque peu revisitée du roman. La bande dessinée tourne autour de Frank et de ses turpitudes. Elle décrit le monde à travers les yeux de personnages principaux. Le scénario est taillé pour la bande dessinée. Son illustration graphique est parfaite car elle retranscrit à merveille l'ambiance feutrée, glauque, dont on ne voit jamais la fin, mais au sen de laquelle on aperçoit toujours la neige qui sert de décor récurrent. Le dessin de Bernard Yslaire fait encore mouche, surtout dans les crayonnés et les nuances de gris et de noir ponctuées par quelques touches de roses. Le découpage des cases permet une lecture dynamique et haletante de l'ouvrage, à redécouvrir sous des standards audacieux et très originaux.