L'histoire :
Le jeune Krell Dinard, un demi-orque qui s'est illustré pour ses talents de guerriers, n'en revient pas quand son maître l'emmène dans son palais. La vision qu'il a en face de lui le laisse sans voix. Haazeel Thorn lui explique en effet qu'il est en train de regarder la Terre, depuis la Lune. Le disciple ne comprend pas, puisque la Lune est un dieu, pour lui et tous les orques. Le fils de Lucifer, qui l'a pris sous son aile, rit de son incrédulité, voire de sa naïveté et lui explique que la Lune n'est jamais qu'une roche sans vie, qu'il a choisie pour abriter son palais, étant ainsi à l'abri des ennuis, c'est à dire des attaques. C'est donc une visite spéciale qu'il propose à celui qu'il va former à être son meilleur combattant. D'abord, la salle de trône, naturellement, aux dimensions titanesques. Puis l'immense bibliothèque, qui abrite des centaines de milliers de grimoires. Le bureau, dans lequel ne sont admis qu'une poignée de serviteurs... C'est là que le demi-orque est présenté à Maître Phocratus, qui va lui enseigner, avec plus ou moins de bonheur, les usages de la Cour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n'est pas exagéré de dire que Les Chroniques de la Lune Noire sont une série culte. Lancée en 1989 alors que les JDR commençaient à se développer, la BD a rencontré au fur et à mesure un public bien plus large que celui des rôlistes. On parle de plus d'un million et demi d'albums vendus en 21 tomes ! Les Arcanes, quant à elles, ont déjà aussi 23 ans d'existence et leur concept est simple. Il consiste à retracer le parcours des personnages clés, leurs origines etc. Il a surtout deux mérites : celui d'enrichir le monde fantastique de La Lune Noire et donc d'en respecter aussi les fondamentaux. Ça étripe, ça défonce des crânes à tout va, ça rigole aussi et c'est spectaculaire. On avait ainsi laissé, lors du tome précédent, le terrifiant Greldinard au moment de son premier triomphe, celui qui l'avait conduit à devenir le maître du peuple des orques. François Froideval continue à opérer dans cette suite un flashback qui nous révèle comment il a été « formaté » par Haazeel Thorn, fils de Lucifer. Comme toujours, on a rendez-vous avec la magie noire, les souffrances des blessures de guerres infligées lors de batailles monstrueuses et des voyages sur plusieurs plans dimensionnels. Bien sûr, il y a aussi une touche d'humour (tendance gras, qui fait rire sans honte) qui apporte un peu d’absurdité dans ce grand bazar, au bon sens du terme. Manuel Morgado, quant à lui, fait encore un sacré bon boulot, avec des planches au découpage original mais qui restent lisibles, dans lesquelles il glisse parfois de brefs (mais très clairs) hommages à Druillet. Il est plaisant de se plonger au cœur, forcément noir, de ces Arcanes.