L'histoire :
Ana Ana rêve d’avoir un rôle dans le petit film qui va avoir lieu dans son école. Pour cela, elle est prête à tout. Il faut déjà s’entraîner pour espérer obtenir sa place... Or quoi de mieux que d’aller au cinéma voir d’autres actrices et les observer ? Il lui faut alors convaincre maman, or ce n’est pas la partie la plus simple. Cependant, Ana Ana a plus d’un tour dans son sac et tout est bon pour arriver à ses fins. Il faudrait aussi s’entraîner un minimum. Dans cet objectif, il suffit d’imiter des choses simples pour démarrer. Mais Ana se rend compte qu’elle est une incomprise, car personne ne devine ce qu’elle essaie de représenter. Et puis, rien n’est simple, décidément, car d’autres filles de la classe se battent également pour décrocher le rôle. Alors, quand elles viennent mettre la pression sur Ana, heureusement Pico est là pour la défendre. Dure, dure, la vie d’artiste !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pico Bogue a 14 ans… ou plus exactement 14 tomes à son actif ! Le petit garçon malicieux à la crinière rousse a une belle longévité et le temps n’efface pas sa valeur, bien au contraire. L’album se décline toujours en petits gags d’une planche avec une chute qui porte souvent à sourire. Cette fois, les auteurs veulent renouveler la série et proposent une ligne directrice avec un scénario qui se suit : Ana Ana veut faire du cinéma dans son école. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’idée principale amène des passages savoureux. On retiendra entre autre cette géniale prise de bec entre Ana Ana et sa meilleure amie qui s’étale sur 6 pages entières ! Une leçon de perfidie et d’humour cinglant. On se rapproche également de plus en plus de Mafalda et ce n’est pas seulement parce que les personnages ont des cheveux de plus en plus longs. C’est aussi parce que le ton devient de plus en plus complexe et les enfants, par leurs réflexions, surclassent même leurs parents. Il y a également une petite pointe d’ironie savamment dosée dans les chutes qui rappellent les œuvres de Quino. On sent toutefois la patte Pico Bogue et surtout l’amour de Dominique Roques pour la littérature et les mots (voir la série consacrée à L’étymologie avec les mêmes personnages). La bande de Pico cite régulièrement des grands auteurs littéraires ou philosophiques. On prend plaisir également à retrouver le dessin délicat et profondément humain d’Alexis Dorval. Il n’y a pas à dire, cela fait un bien fou de revoir Ana Ana et Pico Bogue.