L'histoire :
En 2084, les humains sont incapables de s’auto-discipliner pour empêcher le déclin de la planète Terre. Divers peuples extraterrestres coalisés interviennent alors pour stopper la déchéance, sous le programme « Renaissance ». Ce droit d’ingérence est perçu diversement par les terriens : certains considèrent cette intervention comme une aide bienveillante et salutaire, là où d’autres voient une armée d’occupation. Parmi les aliens, Swänn de la planète Näkän épaule Liz, une femme pompier américaine qui recherche sa famille, pour qu’elle pilote l’extinction d’un gigantesque incendie sur des gisements de gaz. Swänn peine à avouer la vérité à Liz : ses enfants sont morts. Surtout, il découvre que d’autres aliens dont la présence est interdite sur Terre mènent un trouble jeu. Pendant ce temps, l’épouse de Swänn, une doctoresse prénommée Sätie enquête sur l’origine d’une mystérieuse fièvre. En interrogeant subtilement une intelligence artificielle qui s’est rendue coupable d’esclavagisme envers l’espère humaine, elle trouve le point de départ : les steppes de Sibérie. Or sur Näkän, de hauts diplomates obtiennent un scoop invraisemblable : ça n’est pas vraiment la première fois qu’une intervention extraterrestre a lieu sur Terre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des extraterrestres au secours de la planète Terre… L’idée n’est pas nouvelle, mais rarement elle a été aussi désirée par les créateurs de science-fiction. En effet, il faut s’appeler Trump ou Bolsonaro pour ne pas constater l’infernale capacité humaine à souiller et détruire, jour après jour, le précieux équilibre nécessaire à la vie. A travers la trilogie Renaissance désormais terminée, le scénariste Fred Duval nous plonge dans la realpolitik d’une « divine » intervention extraterrestre visant à nous sortir de l’ornière. Officiellement bienveillante et dénuée d’objectif lucratif, une telle intervention pose tout de même de sacrées problématiques en matière de responsabilités et de maturité. Ce troisième tome apporte quelques réponses à ce qui se situe entre le « thriller politique » et la grande aventure d’anticipation… Mais il ouvre aussi de nombreuses questions. Au cœur de toutes, l’une prédomine : si une intelligence hexogène est capable d’intervenir pour nous aider, n’eut-elle pas été préalablement susceptible de nous créer ? L’ensemble prend corps à travers un environnement visuel minutieux et inventif signé Emem. Aux incroyables paysages du futur terrestre occupé, le dessinateur surenchérit avec de larges vues d’une civilisation lointaine bariolée et luxuriante. Les concepts sont riches, les panoramas incroyables et la gamme colorimétrique osée (les aliens ont forcément des goûts décalés). Les amateurs de SF seront aux anges ! Bonne nouvelle : la dernière page se conclut par la sentence : « fin de la première époque »…