L'histoire :
Une fédération d’extraterrestres s’est coalisée pour sauver la planète Terre du désastre écologique provoqué par l’ingérence de son espèce dominante : les humains. Vingt ans après avoir débuté, en 2104, l’opération Renaissance progresse, même si elle en est encore à ses balbutiements – elle est prévue pour durer a minima 300 ans. Le niveau des océans a certes baissé, l’escalade des températures a tendance à se stabiliser, le recours à une nouvelle énergie plus propre se démocratise… mais la cohabitation entre humains et aliens n’est pas encore la panacée. Notamment, une poignée d’irréductibles résistent encore et toujours à ce qu’ils considèrent comme une colonisation. Notamment, au large de l’Australie, un sous-marin kamikaze est lancé contre une énorme base œuvrant pour la restauration de la barrière de corail. L’explosion est terrible, elle fait 983 morts et des milliers de blessés, majoritairement issus de la race Torghon. Une enquête est aussitôt lancée pour arrêter les coupables, un bras armé appelé « Sui Juris ». Mais cet attentat terroriste relance aussitôt les débats sur la présence de certains aliens au sein de Renaissance. A la tête des investigations, Swänn, de la planète Näkan, a eu très peur de perdre sa femme, le docteur Sätie, dans l’attentat. Son supérieur l’envoie au contact de Liz Hamilton, une vieille connaissance vivant aujourd’hui en Patagonie. Au même moment, Hélène est contactée pour désactiver un robot humanoïde qui a d’étonnantes infos à révéler…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un nouveau cycle (de 3 tomes) débute pour Renaissance, série d’anticipation et de science-fiction qui fait réfléchir sur notre société au présent, et sur l’incapacité humaine à préserver la Terre du désastre écologique. Une vingtaine d’années ont passé depuis le premier cycle, et nous retrouvons néanmoins tous nos protagonistes, terriens et extraterrestres, face à un nouveau défi. La problématique de fond fait écho au terrorisme actuel, certes moins religieux, mais tout aussi idéologue dans ses origines et barbare dans ses conséquences. Il engendre des milliers de morts innocents, une atrocité motivée par l’indépendance terrienne et le rejet de l’étranger alien. La xénophobie de l’exomorphe, en quelque sorte… Certains auront déjà fait un rapprochement avec la géopolitique actuelle et l’occupation de l’Afghanistan par une puissance étrangère considérée de l’intérieur comme une ingérence indue. Il y a donc un attentat terroriste, une enquête, la confrontation de différentes conceptions « sociales », des débats « politiques », des révélations secrètes sur un tabou, un kidnapping… Bref, avec beaucoup de rythme et une parfaite gestion de l’intrigue, le scénariste Fred Duval nous confronte à tout un tas de pistes de réflexion qui appartiennent totalement à la science-fiction, dans leur capacité à nous projeter dans des destinées communes et plurielles. Designés par Fred Blanchard et dessinés par Emem, les paysages, technologies et architectures urbaines, qu’ils soient futuristes ou extraterrestres, sont toujours aussi enthousiasmants… à contrario d’une colorisation établie sur des teintes vives et bariolées.