L'histoire :
Dorénavant Maître du Bayard qui le ramenait vers Cayenne sous la bonne garde de Costaud, Chéri-Bibi se conduit en parfait commandant de bord avec Maxime du Touchais et les autres naufragés de la Belle Dieppoise, au dépit de ses compagnons d’infortune qui ne rêvent que de vengeance. Les évènements semblent reprendre leur cours lorsque Chéri-Bibi, par l’intermédiaire du Kanak, annonce que les réfugiés seront utilisés comme otages et ne seront libérés que contre une forte rançon. Rapidement l’équipage déchante. Souffrant, Chéri-Bibi disparaît dans sa cabine sous la surveillance du Kanak, intronisé pour l’occasion médecin de bord. La Ficelle se méfie de ce personnage, dont le surnom de bagnard était le Cannibale. Dorénavant, il semble avoir tout pouvoir sur le Bayard et son équipage, et se trouve être le seul en contact avec Chéri-Bibi. C’est à regret qu’il abandonne ce dernier à son sort pour s’enquérir de la rançon. A son retour, il apprendra que le sort s’est une fois de plus acharné sur son libérateur et ami. Fatalitas, fatalitas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chéri-Bibi, feuilleton diffusé en son temps à la télévision, peut s’enorgueillir d’une adaptation BD de haute volée. Tous les ingrédients des feuilletons policiers du début du XXe siècle sont respectés : personnages haut en couleur, actions rocambolesques, rebondissements imprévus... Victime innocente à la Jean Valjean ou Edmond Dantès, Chéri-Bibi attise haines et passions. Sous des dehors affables il n’en demeure pas moins un personnage que les circonstances ont rendu dur et violent. Loin de se contenter d’adapter l’œuvre de Gaston Leroux, Pascal Bertho et Marc-Antoine Boidin honorent le récit tout en laissant voguer leur héros vers son funeste destin. Les résurgences du passé cassent la linéarité du scénario et émaillent le récit de piques de violence rappelant d’où revient Chéri-Bibi. Les ambiances nocturnes du premier volume laissent dès lors place à la violence du bagne et des hommes qui y vivent, prisonniers et gardes. Les traits se durcissent, les cadrages se resserrent, laissant la part belle aux expressions des visages qui traduisent la dureté des sentiments et la défiance. Toutes les espérances portées par le premier volume se concrétisent dans le second. Souhaitons à Bertho et Boidin de parachever leur trilogie avec un final de la même veine.